Plongeon dans le disco, partie 5 - Aller dans un Go-Go

Plongeon dans le disco, partie 5 - Aller dans un Go-Go


(photo de Bruce Davidson) Les Supremes, en studio, 1965

Alors que les Supremes, avec l'appui de leur équipe d'écriture et de production composée de Lamont Dozier et des frères Brian et Eddie Holland, alias H-D-H, poursuivre leur série de séquences victorieuses avec « I Hear a Symphony » en octobre 1965, et « My World Is Empty Without You » en décembre de la même année, Smokey Robinson and The Miracles connait un succès majeur avec « Going to a Go-Go » en novembre.

(photo par Gilles Petard) Les Temptations, vers 1966

Deuxième dans la hiérarchie de la Motown était The Temptations, un groupe vocal à cinq voix harmonisées dont la composition a souvent changé au fil des ans. Suivant de près le rythme de leur soeurs The Supremes, le quintette de Detroit, aux chorégraphies soignées, connaît son heure de gloire en février 1966, avec le titre up-tempo « Get Ready », le dernier single produit par Smokey Robinson, avec Eddie Kendricks au chant de fausset. Le groupe Rare Earth reprendra plus tard la chanson, en publiant une version beaucoup plus longue, avec un rock plus dur, en septembre 1969.

En mai 1966, dans la foulée de « Get Ready », The Temptations sortent « Ain’t Too Proud to Beg », leur premier single, produit et coécrit par Norman Whitfield. Les deux titres, « Get Ready » et « Ain't Too Proud to Beg », figurent sur le quatrième album studio des Temptations, Gettin’ Ready.

The Supremes ont répliqué avec « Love Is Like an Itching in My Heart » en avril 1966, et « You Can’t Hurry Love » le juillet suivant, tous deux réunis un mois plus tard sur le LP The Supremes A' Go-Go.

The Supremes A' Go-Go se nourrit de l'engouement pour le go-go de l'époque, une mode de danse née au début des années 60 dans la discothèque parisienne Whisky à Gogo (est. 1947) avant de devenir un phénomène culturel de la pop américaine lorsqu'elle est adoptée par les versions américanisées de la discothèque française à Chicago et sur la Sunset Strip à Hollywood. Avec ses danseurs à go-go dans des cages suspendues au plafond, la discothèque californienne est depuis devenu un symbole phare de la culture pop américaine. La première femme deejay, Joanie Labine, fait tourner des disques entre les concerts depuis une cabine suspendue pour faire danser la foule.

(photo d'Associated Press) Danseurs de go-go lors d'une pause au Whisky a Go Go, Hollywood, Californie
(photo par Julian Wasser) Joanie Labine au Whisky a Go Go, Hollywood, Californie
(source photo inconnue)  Joanie Labine surveille la foule
(photo par Julian Wasser) Jayne Mansfield au Whisky a Go Go, Hollywood, Californie, 1964

Les tubes des Supremes continuent de se succéder avec « You Keep Me Hangin’ On » en octobre 1966. The Temptations et The Supremes profitant grandement de leurs nombreuses apparitions dans le Ed Sullivan Show.

The Temptations au Ed Sullivan Show, 1967
(source photo inconnue) The Temptations, 1967

Ne se laissant pas distancer, les « Tempts » répliquent avec « (I Know) I’m Losing You » en novembre 1966, préfigurant un changement dans le style mélodique que le groupe allait bientôt adopter. « All I Need », sortie en avril 1967, sera le dernier tube des Temptations à correspondre à la description du son léger et optimiste de la Motown qui aura été leur pilier depuis leur création et qui les a propulsés vers la célébrité. « (I Know) I'm Losing You » et « All I Need » figureront tous deux sur l'album The Temptations with a Lot o' Soul en juillet 1967.

(photo de Michael Ochs Archives) Les Four Tops

Également originaires de Détroit, The Four Tops étaient un quatuor vocal qui s'appelait à l'origine The Four Aims, et qui eu quelques tubes feel-good vers 1964-65, comme « Baby I Need Your Loving », repris par Carl Carlton en 1982, « I Can’t Help Myself (Sugar Pie Honey Bunch) » repris par Bonnie Pointer en décembre 1979, et le top 10 « It’s the Same Old Song ». Ils atteignent leur apogée en octobre 1966, avec « Reach Out I’ll Be There », revisité par Gloria Gaynor sur son premier album de 1975, Never Can say Goodbye.

Tout aussi excellente est la chanson co-écrite par H-D-H, « Standing in the Shadows of Love », sorti juste un mois après « Reach Out I'll be There », et repris par Barry White sur son premier album, I’ve Got So Much To Give, en mars 1973. Et enfin, le titre « Bernadette », sorti en février 1967, par The Four Tops. Les trois titres - « Reach Out I'll Be There », « Standing in the Shadows of Love » et « Bernadette » - sont apparus sur l'album des Four Tops Reach Out juillet 1967.

« Breakin' out a sweat ! » - James Brown

En juillet 1967, James Brown sort également « Cold Sweat ». Cette chanson, coécrite avec Brown par Alfred "Pee Wee" Ellis, le chef d'orchestre et futur directeur musical de Brown, est inspiré par « So What » de Miles Davis, de son album Kind of Blue. Ellis incorpore l'intro de cor de ce dernier dans « Cold Sweat ».

(source photo inconnue)  Alfred "Pee Wee" Ellis

Contrairement aux morceaux précédents de Brown, « Cold Sweat » s'écarte nettement des chansons pop ou soul traditionnelles, car il ne comporte pratiquement aucun changement d'accord, sauf dans le pont. Le style de chant de Brown commence à afficher des éléments de signature plus percutants, tels que « Ha !, Ho !, Huh, Uh ! et Ohhh. »

(photo par Robin Little) Clyde Stubblefield se lance dans un solo funky
(source photo inconnue)  Maceo Parker performe « Cold Sweat » en direct, 1968

De plus, les mots codés ou les instructions criées par Brown au groupe, comme « Maceo ! », un signal au saxophoniste Maceo Parker pour qu'il se lance dans un solo improvisé, ou « Give the drummer some ! », une directive au groupe pour qu'il arrête de jouer afin que le batteur Clyde Stubblefield puisse exécuter un solo funky et non accompagné, appelé « break », font de cette performance un moment fascinant et animé. C'est aussi la première fois qu'un break de batterie est mis sur disque. Ce ne sera pas la dernière, bien sûr ; le break de batterie sera approprié par les premiers échantillonnages de hip-hop. Plus tôt encore, il devient une caractéristique essentielle de la musique disco, tout comme la montée en énergie qui suit le break, où le groove de la ligne de basse, puis les voix des autres instruments, reviennent tour à tour sur la scène. Plus tard dans la chanson, avec un « 1-2-3-4-Hit it ! », Brown rassemble ses troupes, qui font un retour triomphal, sonnant une fois de plus comme le groupe de funk le plus soudé et le plus méchant de la planète.

Sorti en octobre, 1967, le frénétique « Get It Together » met en évidence les impressionnantes aptitudes staccato du groupe, en particulier dans la deuxième partie, où les membres, poussés par Brown qui les appelle par leur nom et leur donne des instructions de jeu, répondent au parrain de la soul avec un élan funkifié et une précision époustouflante.

« Let’s hit it and quit! » – James Brown

Pour mon prochain article, « ne manquez pas de porter des fleurs dans vos cheveux...»


Liste de référence (singles, albums et étiquettes) :

  • "I Hear a Symphony" [Motown M-1083 ou MS 643]
  • "My World Is Empty Without You" [Motown M-1089 ou MS 643]
  • "Going to a Go-Go" [Tamla S-267 ou T 54127]
  • "Get Ready" [Gordy 7049]
  • Se préparer [Terre rare RS 507]
  • "Ain't Too Proud to Beg" [Gordy 7054]
  • Se préparer [Gordy G 918]
  • "Love Is Like an Itching in My Heart" [Motown M-1094]
  • "You Can't Hurry Love" [Motown M-1097]
  • Les Supremes A' Go-Go [Motown MS649].
  • "You Keep Me Hangin' On" [Motown M-1101]
  • "(I Know) I'm Losing You" [Gordy G-7057]
  • "All I Need" [Gordy G-7061]
  • The Temptations with a Lot o' Soul (Les tentations avec beaucoup d'âme) [Gordy GLPS-922]
  • "Baby I Need Your Loving" [Motown 1062 ou MS-622]
  • "Baby I Need Your Loving" [RCA Victor PD-13314]
  • "I Can't Help Myself (Sugar Pie Honey Bunch)" [Motown M-1076 ou MS-634]
  • Bonnie Pointer  [Motown M7-929R1]
  • "It's the Same Old Song" [Motown M-1081 ou MS-634]
  • "Reach Out I'll Be There" [Motown M-1098]
  • On ne peut jamais dire adieu [MGM Records M3G 4982]
  • "Standing in the Shadows of Love" [Motown M-1102]
  • J'ai tant à donner [20th Century Records T-407]
  • "Bernadette" [Motown M-1104]
  • Tendre la main [Motown MS-660]
  • "Et alors ?" Kind of Blue [MoFi MFSL 2-45011, Columbia]
  • "Cold Sweat" [King Records 45-6110 ou 1020]
  • "Get It Together" [King Records 45-6122 ou 1020]

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