Hommage à la première Dame de l’Amour, Donna Summer (1948-2012), la Reine du Disco, Partie 2

Donna Summer et Moroder-Bellotte ont repoussé les limites du disco avec Once Upon a Time (1977), un double album conceptuel révolutionnaire. Des succès comme "MacArthur Park Suite" et Bad Girls ont consolidé son héritage en tant que reine du disco.

Hommage à la première Dame de l’Amour, Donna Summer (1948-2012), la Reine du Disco, Partie 2

Donna Summer et Moroder-Bellotte ont repoussé les limites du disco avec Once Upon a Time (1977), un double album conceptuel révolutionnaire. Des succès comme "MacArthur Park Suite" et Bad Girls ont consolidé son héritage en tant que reine du disco.


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« Once upon a time, there was a girl… » et il était une fois une chanteuse nommée Donna Summer et un duo auteur-producteur du nom de Moroder-Bellotte qui, travaillant ensemble, et ayant déjà repoussé les limites du genre disco, allaient le faire à nouveau, cette fois avec l’album Once Upon a Time [Casablanca CA. LP 5010 ou Casablanca NBLP 7078-2], considéré par beaucoup comme l’apogée du genre. Sorti le jour de l’Halloween 1977, l’album est un album-concept inspiré d’un conte de fées, divisé en quatre actes. Et bien que le concept d’album disco n’ait plus rien de nouveau—Summer l’avait déjà fait trois fois—ce qui rend cette sortie importante, c’est qu’il s’agit du premier d’une poignée de double-LP dans le genre disco et de l’un des deux seuls à contenir exclusivement du matériel inédit par un même artiste, l’autre étant un autre album de Summer, Bad Girls, sorti en 1979. Évidemment, le double-LP n’était rien de nouveau dans le domaine du rock, le format remontant à juin 1966 avec les sorties quasi simultanées de Blonde on Blonde de Bob Dylan et de Freak Out, le premier album des Mothers of Invention. Mais pour le disco, c’était un événement spécial, qui a précédé de deux semaines la sortie de la bande originale de la superproduction Saturday Night Fever [RSO RS-2-4001]. Once Upon a Time a également marqué une première dans le disco : il comportait une pochette dépliable (gatefold) ainsi que les paroles et les crédits de l’album imprimés sur les pochettes intérieures. Lorsque Once Upon a Time a fait ses débuts sur les ondes et sur les pistes de danse, il a laissé les Gaynors, Douglases et Barrys de l’époque loin derrière dans la poussière, et je me souviens, pour ma part, avoir été totalement impressionné—et légèrement bouleversé, dans le bon sens—lors de sa sortie.

Donna Summer - Il était une fois... - gatefold.jpg

Le premier acte de l’album s’ouvre sur une intro lente et orchestrale à cordes avec « Once Upon a Time », avant que la chanson ne bascule dans un disco progressif à haute dose d’énergie. Il enchaîne sur des thèmes plus sombres avec « Faster and Faster To Nowhere », poussant la frénésie alimentée par l’adrénaline à son paroxysme, avant que la plus entraînante « Fairy Tale High » ne relâche un peu la pression. La face mixée culmine ensuite avec « Say Something Nice ». Le deuxième acte change radicalement de style avec trois chansons : « Now I Need You », « Working the Midnight Shift » et « Queen for a Day », qui s’inscrivent résolument dans la sous-catégorie électro-disco, initiée par « I Feel Love » et le chef-d’œuvre révolutionnaire de Moroder, « From Here to Eternity » [Oasis 25 087 OT ou Casablanca NBLP 7065]. Le troisième acte est littéralement le côté lent, constitué de ballades, mais n’inclut aucun titre particulièrement mémorable. Le quatrième acte reprend de l’élan avec un trio mixé de brillantes chansons disco, incluant l’énergique et mystérieuse « Rumor Has It », la raffinée et exaltante « I Love You », ainsi que la moins connue mais néanmoins excellente « Happily Ever After ». Enfin, pour conclure en beauté, « (Theme) Once Upon a Time » vient, à la manière d’un album-concept, lier élégamment cette histoire de Cendrillon.

Après le succès phénoménal de La Fièvre du samedi soir, tant au box-office qu’en termes de ventes de disques, Casablanca Records et Filmworks, Inc.—en collaboration avec Motown Records—ont misé sur la sortie de leur propre bande originale de film, Dieu merci, c’est vendredi [Casablanca NBLP 7099], comprenant des chansons de divers artistes. Sorti en avril 1978, Dieu merci, c’est vendredi a été présenté comme un « 2-Record Set with Bonus 12-inch Single » (face). Bien que le film ait été un échec, la bande originale, qui réunit un « Who’s Who » des artistes disco de l’époque, contient quelques excellents morceaux. Trois titres se démarquent, notamment la chanson-titre interprétée par le groupe français Love and Kisses, ainsi que deux titres de Donna Summer : « With Your Love » et « Last Dance ».

Voici une version corrigée et enrichie, avec balises HTML respectées : À la fin du mois d’août de cette année-là, une autre première pour le disco fut la sortie de Live and More [Casablanca NBLP 7119-2], l’un des deux seuls albums disco live jamais produits ; l’autre étant le double LP de 1979 In Concert [Malligator 773 809] du batteur français Cerrone. Enregistré en direct à l’Universal Amphitheatre de Los Angeles, en Californie, Live and More comprend trois faces live et une quatrième face studio. Les faces A et C regroupent les morceaux live les plus percutants, tandis que la face B propose davantage de « chansons classiques » et de ballades récentes, probablement pour permettre à Donna de se faire reconnaître comme une véritable chanteuse plutôt que comme une simple figure sexualisée. Les sets live sont, dans l’ensemble, intéressants et débordants d’énergie, avec un excellent mélange d’instruments acoustiques, électriques et électroniques. Cependant, le véritable joyau de l’album se trouve sur la face studio, avec une reprise de « MacArthur Park », une chanson écrite par Jimmy Webb en 1968. Il est rare que je préfère une reprise à l’original, et bien que celui-ci soit excellent, je salue le travail de Summer et de ses collaborateurs pour avoir transformé ce morceau en un classique monumental du disco.

Comme « Once Upon A Time », les 17 minutes et demie de la « MacArthur Park Suite » s’ouvrent sur une intro lente, cette fois principalement au violoncelle, accompagnée de quelques vers solennels, avant d’enchaîner sur « One of a Kind », suivi de « Heaven Knows ». Ce dernier morceau, un duo entre Summer et Joe “Bean” Esposito, chanteur de Brooklyn Dreams, est devenu un succès en soi et a été publié plus tard sous la forme d’un single 7 pouces. Enfin, la suite boucle la boucle en revenant au thème principal avec « MacArthur Park (Reprise) ». Ce chef-d’œuvre disco marque en quelque sorte la fin d’une époque : celle des suites « side-long » occupant une face entière, mais aussi celle du style d’écriture eurodisco progressif de Pete Bellotte, Giorgio Moroder et Donna Summer.

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Dieu merci, c'est vendredi - Divers.jpg
Donna Summer - Bad Girls.jpg
Donna Summer + B. Streisand - No More Tears (Enough Is Enough).jpg

Sorti fin avril 1979, Bad Girls [Casablanca NBLP-2-7150] est, sans aucun doute, le dernier véritable grand album de Donna Summer. Il s'agit également de son dernier double album de matériel original et de son dernier album conceptuel. Comme pour ses albums précédents, trois des quatre faces se déroulent sans interruption, tandis que la face C est, de facto, consacrée aux ballades. L’album s’ouvre sur le tube crossover « Hot Stuff », faisant de Summer la première (avec Cerrone) des deux seuls artistes disco à intégrer des influences rock dans leur musique. Cerrone suivra avec son single de 1979, « Rock Me » [Malligator 772 814], une chanson qui, à vous de juger, est soit fortement influencée par « Hot Stuff », soit une copie de cette dernière. Bien sûr, la situation inverse—des artistes rock adoptant des influences disco—avait déjà eu lieu près d’un an auparavant, à commencer par les Rolling Stones avec « Miss You » [Rolling Stones Records 12 EMI 2802 ou Atlantic DSKO 119 (promo) ou DK 4609], suivi de l’hybride New Wave/électro-disco de Blondie « Heart of Glass » issu de Parallel Lines [Chrisalis CHE 1192], de « Da Ya Think I’m Sexy? » de Rod Stewart [Riva SAM 92 ou le remix U.S. (Jim Burgess) sur Warner Bros. WBSD 8727], de « I Was Made for Lovin’ You » de Kiss [Casablanca NBD 20169], et, enfin, de « Beat the Clock » de Sparks, produit par Moroder, sur la face B du single 12 pouces [Elektra AS-11412]. Le puissant « Hot Stuff » s’enchaîne avec « Bad Girls », et ensemble, ces deux morceaux constituent les plus grands succès de l’album et de la carrière de Summer, surpassant même le #1 « Last Dance ». Ce succès n’est pas surprenant, étant donné que ces trois chansons étaient les plus proches de la « disco-pop » accessible et les plus éloignées de son matériel Eurodisco antérieur, plus complexe. La dernière face met en lumière le talent de Giorgio Moroder pour l’instrumentation électronique et l’innovation, avec ce que je considère comme les meilleures chansons de l’album. Cela commence par « Our Love », une chanson en avance sur son temps, qui a inspiré le plus grand 12 pouces jamais vendu : la bombe électro-pop « Blue Monday » de New Order en 1983 [Factory FAC 73], ainsi que d'innombrables autres morceaux des années 1980. Sans transition, la quatrième face poursuit avec une autre composition superbe, « Lucky ». Enfin, le tempo métronomique s'accélère avec « Sunset People », le morceau au BPM le plus rapide de Donna Summer, un précurseur du techno.

Voici une version corrigée et respectant les balises HTML : En octobre 1979, Casablanca et Columbia ont uni leurs forces pour réunir leurs chanteuses les plus populaires dans un duo disco électrisant, mettant ensemble, pour la première fois, Donna Summer et Barbra Streisand. Écrite par Paul Jabara et Bruce Roberts, la collaboration des deux divas, intitulée « No More Tears (Enough Is Enough) », est sortie sous forme de single 12 pouces [Casablanca NBD 20199] et figure, entre autres, sur la compilation double-LP On the Radio: Greatest Hits Volumes I & II [Casablanca NBLP-2-7191]. La chanson titre, « On the Radio », a offert à Summer son dixième top 10 aux États-Unis. Ces deux morceaux représentent les dernières chansons disco publiées par Donna Summer, avec ou sans son fabuleux duo de Munich, alors que la décennie disco arrivait à son terme.

La reine d'un jour, la reine d'une nuit, la reine de toujours... Donna Summer.

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