Le Dayton Wright Hommage—une refonte ultramoderne d’un haut-parleur classique

Le Dayton Wright Hommage—une refonte ultramoderne d’un haut-parleur classique


Cela promet d'être l'un des moments les plus touchants du Salon Audio de Montréal de cette année : le vendredi 25 mars, François Lemay, fondateur de Tenor Audio et maintenant propriétaire de Lemay Audio, procèdera au dévoilement officiel—avec lever de rideau et tout—de l’enceinte Dayton Wright Hommage par Lemay Audio, une refonte ultramoderne de l'emblématique Dayton Wright XG-10, à nul autre que la veuve de Michael Wright, Betty, qui sera sur place.

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un XG-10 dénudé

Bon j’ai pris les devants un peu trop vite. Toute cette histoire entre François et les enceintes Dayton Wright a commencé il y a près de 50 ans, lorsque François, qui cherchait de nouvelles enceintes, a entendu sa première paire de Dayton Wright chez Audio Club de Montréal. "Ce fut tout un choc, un voyage dans un Nouveau Monde", m'a-t-il dit. "Mais je ne pouvais pas me les offrir à cette époque. Et il leur fallait des amplis puissants et un espace d'écoute dédié. J'avais 23 ans." Le temps qu'il puisse considérer se les offrir, les enceintes Dayton Wright n'étaient plus fabriquées.

"En 1985, la production avait cessé, bien que Wright* ait continué à offrir des mises à jour et le service pour ses modèles", a déclaré François. "L'une des particularités de ses enceintes est qu'elles contenaient du gaz, et que ce dernier finissait par s'échapper". L'enceinte utilise une série de cellules électrostatiques qui, sous un bon éclairage, ressemblent en sorte à une bouche d'aération de plancher typique, à l'intérieur desquelles se trouve un film en mylar conducteur. Comme le cône d'un haut-parleur conventionnel, ce film en mylar transmet les ondes sonores. Le panneau de cellules de l'enceinte est enfermé entre deux membranes mylar, en fait des feuilles de plastique, qui s'étendent entièrement de chaque côté de l'enceinte. Essentiellement, le gaz et les cellules sont enfermés hermétiquement dans un compartiment rempli d'un gaz cinq fois plus lourd que l'air." Oké, mais pourquoi ?

"Le gaz est un meilleur diélectrique que l'air", a déclaré François. "Cela signifiait que Wright pouvait faire en sorte que ses enceintes aient un son plus puissant. Et il y avait une raison pour laquelle il voulait qu'ils aient un son plus puissant. Le premier Imax du Canada, à Toronto, avait entendu parler de Wright et voulait qu'il produise 50 paires de haut-parleurs pour son cinéma. Pour ce faire, les enceintes devaient projeter une énergie suffisante dans un espace aussi vaste. Le contrat avec Imax a finalement échoué, mais cela a créé une autre opportunité. Puisque Wright avait la conception et tout l'outillage nécessaire pour construire ses enceintes, il a décidé de les exposer dans des salons audio. Lorsque les gens les ont entendus, ils ont été stupéfaits".

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François avec une de ses “cellules”

Avance rapide jusqu'à récemment, lorsque François et un ami designer ont uni leurs forces pour reconstruire une paire de Dayton Wright XG-10 et les modifier pour qu'elles fonctionnent sans gaz. Après de nombreuses heures de tests, de réglages et d'écoute, les deux hommes sont finalement arrivés à une version qui les a fait tomber en bas de leur chaise, soniquement parlant. Cela les a incités à vouloir en construire d'autres, pour leurs amis et connaissances. Cependant, les pièces, qui ne sont plus fabriquées, sont difficiles à trouver.

Cela a changé lorsque François a rencontré un homme à Toronto pour lui acheter sa paire de Dayton Wrights, et qui, lui a mentionné, avait travaillé avec Wright pendant des années. "Je lui ai dit que nous étions à la recherche de composantes de la marque", raconte François. "Et l'homme me dit : 'Venez avec moi'. Nous roulons 15 minutes jusqu'à un parc industriel, nous descendons de la voiture et marchons jusqu'à une porte, sur laquelle il y est écrit "Dayton Wright". Et là, pendant tout ce temps, je pensais que l'entreprise était disparue depuis des décennies !

"Nous sonnons à la porte et une dame vient nous ouvrir, et c'est la veuve de Wright ! Il s'avère qu'elle et son fils fabriquent un stabilisant sous le nom de Dayton Wright Electrochemicals. Elle me demande pourquoi je suis là et je lui explique que je cherche des pièces pour les haut-parleurs de son mari, et je lui montre une photo de la paire que nous avons reconstruite. Et elle n'en revenait pas. Elle était touchée par le fait que quelqu'un s'intéresse au travail de son défunt mari.

"Elle m'a donc amené vers une porte qu'elle a lentement ouverte, et c'était là toute l'usine de haut-parleurs, avec des pièces et des outils partout sur des étagères, prenant la poussière. Et c'est là que l'idée m'a frappé, que nous pourrions remettre sur le marché des enceintes Dayton Wright et peut-être proposer des mises à niveau des modèles existants. Et j'ai acheté l'usine". Il m'a regardé et a souri : "C'était un grand jour. J'étais fou de joie."

Le modèle Hommage est une réincarnation complète du modèle original. D'abord, il n'utilise pas de gaz. Deuxièmement, il utilise un super tweeter pour donner une plus grande sensation d'extension et d'espace dans les hautes fréquences. Troisièmement, il utilise trois boîtiers de cellules au lieu d'un seul pour le modèle original. Plus important encore, les cellules peuvent être alignées dans le temps en fonction d'une distance d'écoute spécifique. Lemay Audio propose trois options de modèles avec alignement soit à trois mètres ou à quatre ou à cinq.

J'ai demandé à François comment lui et son équipe ont décidé du nombre de cellules à utiliser : "Nous avons essayé 6, 8, 12 cellules. Avec 12, nous avions la dynamique, la définition, la vitesse, mais aussi trop d'énergie dans la gamme des moyennes fréquences. Après de nombreuses heures de tests, nous avons opté pour 9 cellules. L'astuce a été de régler les cellules pour qu'elles ne sonnent pas de la même façon. Seule la cellule centrale reproduit toute la gamme de fréquences de l'enceinte ; les 8 autres cellules affectent la tonalité à différentes fréquences. C'était le secret. Parce que, idéalement, vous voulez que votre son provienne d'un seul point d’émission, mais vous voulez aussi que le son provienne d'une grande surface pour pouvoir remplir toute la pièce de musique".

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prototype d’un Dayton Wright Hommage sans sa grille en tissue

Et remplir une pièce de musique, l'Hommage le fait très certainement, comme je peux en témoigner personnellement lors de ma visite chez François. Mais d'abord, leur apparence : avec 24po de largeur et 73po de hauteur, elles sont impressionnantes à voir. Genre Imax. Du point de vue du son, connectées à un système haut de gamme composée d'appareils de Tenor Audio, Lemay Audio, Baetis Audio et iFi, elles ont fourni simultanément l'une des scènes sonores les plus dimensionnelles, détaillées et précises que j'ai entendues lorsque bien assis dans le « sweetspot », c'est-à-dire l'endroit directement entre les enceintes où les électrostatiques sonnent le mieux.

En fait, pendant les 45 minutes qui ont suivi, alors que j'étais alimenté par un flux constant d'extraits musicaux provenant du système de gestion Roon de François et de la poignée de CD que j'avais apportés avec moi, je me demandais à différents moments : "Ai-je déjà entendu un chœur aussi bien disposé ?", "...une vue sur l'interprétation aussi transparente ?", "...autant de définition ?", "...autant de subtilités et de détails ?". Les sons étaient vifs et explicites, entourés d'air et de lumière. Je ne voulais pas que ça s'arrête.

Et ça ne s'arrêtera pas, pas encore : je serai présent lors du grand dévoilement, ce vendredi à 15 heures, au Salon Audio de Montréal, Salle Outremont 2. Mais c'est peut-être la dernière fois que je les entends ; la production du Dayton Wright Hommage est limitée à 10 paires, à 58 000 $ CA la paire.

Ce sera certainement un événement mémorable. J'espère vous y voir.

*Wright n'avait pas de partenaire appelé Dayton. Dayton était le nom de jeune fille de sa mère.

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