Kostas a gracieusement mis à notre disposition une large sélection de musique gratuite issue de ses enregistrements autoproduits, avec un son exceptionnel. Vous pouvez les retrouver au bas de cette page.

S’il existe une entreprise spécialisée dans l’audio capable d’incarner mieux que la société néerlandaise Metaxas & Sins le parfait équilibre entre des performances audio haut de gamme et une esthétique digne d’un objet d’art, je n’en ai pas encore entendu parler. Et si vous pensez, en vous basant sur les designs spectaculaires de ses produits, que Metaxas privilégie le style au détriment de la substance, ou que l’homme derrière cette entreprise, Kostas Metaxas, n’est pas vraiment passionné par la reproduction sonore, chassez immédiatement ces idées reçues. Après un long entretien avec lui, je peux affirmer sans la moindre hésitation que Kostas est un passionné d’audio dans l’âme, profondément engagé dans la quête de l’excellence en matière de restitution sonore. Les produits de Kostas ont été salués par la presse spécialisée tout au long des années. Plus récemment, ils ont impressionné Jonathan Valin, critique de la revue américaine The Absolute Sound, au point qu’il a acquis pour lui-même le modèle Tourbillon, un magnétophone à bande conçu par Metaxas.

Les produits de Kostas ont été salués par la presse spécialisée tout au long des années. Plus récemment, ils ont impressionné Jonathan Valin, critique de la revue américaine The Absolute Sound, au point qu’il a acquis pour lui-même le modèle Tourbillon, un magnétophone à bande conçu par Metaxas. Tout cela n’aurait pourtant jamais vu le jour si Kostas avait suivi sa voie initiale, du moins au départ. Australien d’origine grecque, il rêvait dans sa jeunesse d’une carrière en chirurgie oculaire au laser. Ce rêve l’a conduit à quitter l’Australie pour l’Allemagne de l’Ouest, comme on l’appelait à l’époque, afin d’y poursuivre des études en sciences médicales. Heureusement pour lui – et pour nous – sa passion pour l’audio a pris le dessus. Déjà constructeur de ses propres équipements audio depuis son adolescence, il avait emporté son matériel lors de son voyage en Europe. Ce dernier a rapidement attiré l’attention des pères audiophiles de ses camarades, qui ont été impressionnés par sa qualité sonore. L’enthousiasme s’est propagé, et un magasin allemand spécialisé dans l’audio a fini par passer une commande pour revendre ses créations artisanales. C’est ainsi que l’aventure audio de Kostas a débuté.

Mais Kostas n’a jamais été uniquement un passionné d’audio. Il s’intéressait également à l’avant-garde de la mode, un domaine dans lequel il s’est diversifié professionnellement, et il a appliqué ce qu’il a appris dans cet univers à son activité audio. « C’est en côtoyant toutes ces personnes excentriques qui œuvrent dans le monde ultra-raffiné de la joaillerie et de la mode », explique-t-il, « que mon esprit s’est ouvert aux possibilités offertes à la hi-fi. Celle-ci n’avait jamais été prise au sérieux dans une optique de luxe comme l’ont été, par exemple, l’horlogerie ou l’automobile. Pour moi, il était donc essentiel de comprendre comment cet aspect pouvait rendre mon travail plus intéressant et distinctif. » Quand je lui ai demandé si cela signifiait que ses créations étaient une réponse à ce qu’il percevait comme la « laideur » des équipements audio puristes, il a pris un instant pour choisir ses mots et a répondu : « Je ne pense pas que ce soit une question de laideur. Mais je ne crois pas non plus qu’un composant doive forcément ressembler à une boîte. Cela dit, lorsque j’ai débuté dans l’audio dans les années 80, ce qui différenciait mes produits des autres, c’était le son. C’était l’élément central. En fin de compte, si un composant ne sonne pas bien, peu importe son apparence—il peut être splendide—personne ne s’en enthousiasmera. Ce qui motive la hi-fi haut de gamme, c’est l’émotion qu’elle procure. C’était donc ma mission. » Il poursuit : « Ce que j’ai constaté, au début des années 80, c’est que j’avais besoin d’une meilleure source pour concevoir mes produits. À l’époque, nous avions des platines—les Linn Sondek et les Sotas—mais elles étaient loin d’atteindre la qualité des platines actuelles. Ce n’est que lorsqu’un ami m’a fait découvrir les magnétophones à bande Stellavox que j’ai ressenti une véritable proximité avec le son d’un concert en direct. »

Les magnétophones à bandes jouent un rôle central dans la vie audio de Kostas. Aussi ancienne que soit leur technologie, il les considère, comme de nombreux auditeurs exigeants, comme la source ultime pour la reproduction sonore. Ils sont également au cœur de sa plus grande passion : l’enregistrement de concerts. Son entreprise propose d’ailleurs une collection variée d’enregistrements de performances qu’il a capturées au fil des années.

« Le premier concert que j’ai enregistré s’est déroulé dans une école. J’ai simplement posé le magnétophone sur un bureau, installé deux micros, et envoyé des copies de cet enregistrement à des amis. Ils m’ont dit que ça sonnait comme du Robert Fine de Mercury (rires), alors que je n’avais fait qu’installer ce truc sur un bureau pour capturer un concert d’enfants. Heureusement, le pianiste était incroyable, car, évidemment, c’était le professeur. C’est ainsi que j’ai commencé à m’intéresser aux enregistrements et au processus d’enregistrement, et cela a influencé tout ce que j’ai fait depuis. »

Mais pourquoi se lancer dans la construction et la vente de magnétophones ultramodernes à l’ère du numérique ? « Ce n’était pas prévu. J’en ai construit un pour moi, pour m’aider à développer mes produits et enregistrer des concerts, et cela a suscité de l’intérêt. Vous savez, si nous voulons disposer d’excellents enregistrements pour les cent prochaines années, nous devons les créer. Malheureusement, beaucoup de matériels d’enregistrement actuels ne sont pas à la hauteur. J’espère raviver cet élan. Et c’est là que le magnétophone trouve tout son intérêt : non seulement il offre un son exceptionnel dans votre système, mais en plus, vous pouvez littéralement sortir de chez vous avec cet appareil et une paire de microphones pour enregistrer vous-même. Le but ultime, c’est de pouvoir réaliser davantage d’enregistrements. »

Comme tout ce que Kostas construit, ses magnétophones à bandes sont visuellement saisissants. Il explique : « C’est après une longue introspection que j’ai décidé de donner à mes produits un look totalement unique. J’étais sur le point de lancer de nouvelles créations et, comme vous le savez, la hi-fi ressemble un peu à la mode : il faut proposer une nouvelle collection de temps en temps, sinon les gens se lassent. À l’époque, je travaillais dans le design chez Osteo Dupont à Paris et chez L’Epée Clocks en Suisse. J’ai commencé à utiliser ces nouveaux logiciels 3D, et je me suis dit : “Pourquoi ne pas rendre l’audio plus intéressant ?” Mais l’idée qui a finalement donné naissance à la collection que vous voyez aujourd’hui m’est venue d’une chaise longue que je concevais pour une entreprise italienne. C’était la partie la plus difficile : trouver cette idée originelle. »

Quand Kostas a-t-il réalisé qu’il était audiophile ? « J’avais environ 14 ans—c’était dans les années 70—et j’ai acheté une paire de haut-parleurs électrostatiques Quad. Ces enceintes étaient incroyables. Je pouvais écouter des enregistrements sur la platine que j’avais fabriquée moi-même, et avec les Quads, c’était comme si une véritable fenêtre s’ouvrait sur le son. En d’autres termes, le son devenait crédible, et j’ai compris que le système pouvait disparaître. Une fois que j’ai goûté à cela, j’ai commencé à réaliser que rien n’était impossible. Vous poursuivez cette illusion : quelque chose devant vous qui transcende l’électromécanique pour créer une connexion émotionnelle, comme celle que vous ressentez lors d’un concert. L’essentiel est d’essayer de reproduire ce que la musique est censée évoquer dans l’espace, mais encore plus important, de capturer l’émotion de la performance. C’est, en fin de compte, le cœur de tout ce que j’ai cherché à accomplir. »

Les gens pourraient être surpris d’apprendre que l’équipe de Metaxas & Sins se résume à seulement trois personnes : Kostas et ses deux fils, l’artiste/designer Alessandros et l’ingénieur/designer Andreas. Kostas les décrit comme étant plus intelligents que lui et les considère comme les héritiers de l’entreprise, mais d’une manière moderne. Chacun des fils joue un rôle distinct dans le processus de fabrication : Alessandros se charge des circuits imprimés, tandis qu’Andreas s’occupe de la programmation et des microprogrammes.

J’ai demandé à Kostas—un ingénieur électricien autodidacte, sans formation formelle dans ce domaine—s’il réalisait lui-même tout le travail de conception de ses produits. « Oui. La seule chose que je ne fais pas, c’est l’usinage CNC, que je sous-traite à une entreprise aux Pays-Bas et à une autre en Allemagne, ainsi que la programmation informatique des produits, qui est assurée par mon fils. » Et pour ce qui est du design des produits ? « Ça, c’est 100 % moi. C’est vraiment de la sculpture. Je vois ces créations comme des objets d’art. J’espère que tous mes objets, dans 100 ans, seront recherchés pour leur son et leur apparence. C’est un de mes grands rêves. »

Parmi les composants qu’il a conçus, en a-t-il un favori ? « Je pense que, quand on est un créatif un peu fou, son préféré est toujours le dernier qu’on crée. Donc, en ce moment, ce serait le magnétophone Papillon. Mais j’oscille entre le Papillon et mes écouteurs électrostatiques, parce que ça a été un autre voyage. Encore une fois, ce que j’ai découvert en me penchant sur les casques électrostatiques, c’est que tout le monde pense que tout a déjà été fait, mais ce n’est pas vrai (rires). C’est comme pour les magnétophones à bandes : personne n’a pris la peine de dire : “Attendez une seconde, et si on allait jusqu’au bout ? Si on devenait complètement fou ?” Vous devez faire du Star Trek. Vous devez aller dans une autre dimension, parce qu’il y a tellement de choses déjà existantes, que si vous ne sortez pas des sentiers battus, vous finirez par vous perdre dans le bruit ambiant. »

Comment Kostas envisage-t-il l’avenir de Metaxas & Sins ? « Nous sommes une marque de luxe. Nous voulons être la Ferrari ou la Lamborghini de la hi-fi. Cela signifie que nous voulons repousser les limites. Nous voulons faire des éditions limitées. Et, surtout, nous voulons nous amuser. » 

DROPBOX DES ENREGISTREMENTS DE CONCERTS DE KOSTAS :

https://www.dropbox.com/sh/g4y6jmdox25d1m8/AAA7BOK5gLYu6yE3A4sRiAN0a?dl=0

Vidéos de Concert:

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