Les prix indiqués sont en USD.

Je sais, le meilleur système du monde est dans l'oreille de celui qui peut l’imaginer. Alors voici ce qu'il en est : ce que j'ai, c'est un système qui est le meilleur, dans le sens où il a dompté la bête en moi de l’amélioration incessante et me rend très heureux. On pourrait même dire que c'est le système que j'ai possédé qui se rapproche le plus de ce que j'ai cherché toute ma vie. Ce que je recherchais ? La réponse est fort simple : moins de mécanique, moins de métal, moins de circuits, moins d’appareils, plus naturel et plus humain.

Mon système, cependant, est accompagné d'un avertissement. Mis à part le prix élevé, il est ergonomiquement simple. Pas d'ampli ou de préampli séparé, juste un ampli intégré, bien qu’il ne soit pas bon marché. En fait, mon ampli intégré est, de loin, ma pièce d'équipement la plus dispendieuse. Donc, si votre besoin, votre désire ou votre rêve est un ampli et un préampli séparés ou si vous n'aimez pas l'idée de dépenser dans les 5 chiffres pour un intégré, mon système ne sera pas votre Shangri-La. Mais pourrait-il le devenir ?

J'aimais, et j'aime toujours, les appareils séparés, surtout ceux à tubes. J'aimais me considérer comme un fanatique des tubes (je ne le suis plus) et vivre selon un ensemble de croyances basées sur 30 ans de lecture d'informations générales sur l'audio et une certaine expérience pratique du matériel, mais sérieusement, quelle expérience pratique avons-nous vraiment ? Au lieu de cela, nous avons tendance à nous fier aux critiques de produits et aux fils de discussions et forums en ligne pour former la base de notre réalité et de notre identité audio, que nous alimentons et renforçons ensuite en fréquentant des individus partageant les mêmes idées. Ainsi, juste avant d'entendre le Grandinote Shinai 37Wpc chez moi, je pensais savoir exactement quel type d'audio j'aimais et voulais, et le Shinai n'était probablement pas cela. Solid state ? Intégré ? C'était un échec, même si ces dernières années, j'ai découvert à quel point le son des amplis intégrés avait évolué.

Il y a peu de choses dans la vie dont je suis sûr à 100 %, mais en voici une : quand il s'agit de concevoir un système, c'est la synergie, plutôt que la quantité d'argent dépensé, qui compte. J'ai entendu des systèmes à 100 000 dollars qui n'arrivaient pas à la cheville de la musicalité d'un système bien ficelé à 10 000 dollars.

Et c'est le truc avec un ampli intégré. Bien élaboré, par un concepteur brillant travaillant pour une société dédiée à la hi-fi, eh bien, vous ne pouvez pas obtenir plus de synergie que cela, où le préampli et l'ampli ont été optimisés pour fonctionner ensemble. Si la conception et la fabrication sont faites au plus haut niveau, les sections préampli et ampli d'un intégré devraient, théoriquement, être mieux adaptées l'une à l'autre que deux composants qui n'ont finalement pas été conçus pour spécifiquement fonctionner ensemble.

Ce que vous perdez en flexibilité avec un intégré par rapport aux appareils séparés (vous ne pouvez pas alterner les amplificateurs et les préamplis à votre guise avec un intégré) vous le gagnez en commodité, en économies et, dans de nombreux cas, en qualité sonore. Il est loin le temps où les appareils séparés étaient de facto de meilleure qualité sonore qu'un intégré, une catégorie d'appareils qui a fleuri ces dernières années, peut-être en grande partie en raison de la démographie vieillissante des aficionados de l'audio avec des revenus discrétionnaires qui veulent simplifier leur vie sans sacrifier la qualité.

Mais peu importe le design, une fois que j'ai entendu le Shinai que j’avais à ma disposition pour évaluation, je ne voulais plus le rendre. Plus précisément, après l'avoir entendu jouer de la musique avec sa voix douce et souple, il était hors de question de retourner à mes mono d’époque Antique Sound Labs AQ1009 845 DT, un produit très applaudi à l'époque de sa sortie, mais qui sonne maintenant granuleux et mécanique selon les normes d'aujourd'hui. Je méritais mieux !

J'ai donc acquis le Shinai (15 000 $) qui a rejoint un ensemble de composants de coût plus modeste, mais également d'une merveilleuse musicalité, y compris trois sources (hé, vive la différence !) : une platine Rega P5 (qui n'est plus fabriquée) avec une cartouche Musikraft Denon DL-103 (une installation analogique au son doux qui produit une scène sonore large et scintillante), un transport Moon 260D (2200 $) (son robuste, sans fatigue) et un tout-en-un Cambridge EVO 150 (3000 $) que j'utilise comme streamer et DAC et qui sonne bien mieux que ce que l'on pourrait attendre d'un produit tout-en-un. Vive le progrès ! Et vive les produits d’époque ! C'est ce qu'est mon pré-ampli phono Sonic Frontiers SFP-1 Signature, qui offre un son aux couleurs vives, mais qui est malheureusement discontinué. Mes enceintes sont les nouvelles Focal Aria K2 936s (6000 $) de France, qui ont une richesse dans la gamme moyenne et une façon de pousser l'air dans ma pièce qui me donne un peu de cette sensation exaltante de performance en direct. Le câblage comprend un mélange d'anciens modèles de Nordost, Lessloss et Moon Audio. Les câbles plus récents que j'ai essayés (très peu, remarquez) avaient tendance à fournir un peu plus de détails, mais aussi une présentation moins détendue.

Les produits auxiliaires ou les ajustements qui ont apporté une amélioration notable au son de mon système, principalement dans les domaines de l'image, de la cohésion et de la taille de la scène sonore et des détails réels, sont un conditionneur d'alimentation Shunyata Research Venom PS8 - mais faites attention à quels composants sont branchés et dans quelles prises, car certaines configurations peuvent donner un son un peu plus précis que d'autres - ainsi qu’une ligne d'alimentation CA 20a dédiée, et des fusibles de qualité dans les appareils.

Ces deux derniers accessoires, bien sûr, risquent de susciter des réactions négatives de la part des suspects habituels, des personnes qui exigeront une justification scientifique de ce que j'entends et qui ne semblent pas disposées à accepter le principe fondamental de notre hobby, à savoir que l'écoute subjective n'est que subjective. Mais, subjective ne signifie pas non plus que les différences sonores n'existent pas pour la personne qui les entend. Je sais ce que j'entends et c'est suffisant pour moi. Pouvez-vous imaginer ces mêmes « objectivistes » se moquant de la préférence de quelqu'un pour le Mac & Cheese du Cochon Butcher de La Nouvelle-Orléans par rapport au Mac & Cheese en boîte de Kraft ? « Mais, où est votre preuve qu'il a meilleur goût ? S'il y a une différence, elle devrait pouvoir être mesurée, n’est-ce pas ? » Non pas que je pense qu'il y ait quelque chose de mal à ce que quelqu'un ait essayé les deux Mac & Cheese et préfère celui acheté en magasin. Vive le libre choix ! De plus, quel genre de masochiste voudrait vivre avec du matériel qui mesure mieux, mais qui sonne moins bien ?

J'aimerais également faire l'éloge des services de streaming actuels, tels que Tidal et Qobuz, qui ont considérablement amélioré la qualité sonore du streaming, ainsi que des streamers haut de gamme, tels que celui du Cambridge EVO 150. Le streaming n'est peut-être pas la tasse de thé de tout le monde, mais j'ai découvert que l'utilisation d'un streamer avec une application de gestion de la musique comme Roon peut être très plaisante - et un plaisir différent que les vinyles ou les CD ne peuvent offrir. Roon organise toute la musique à votre disposition afin que vous puissiez parcourir et comparer sans effort les différentes versions d'un même album : 16/44, hi-res, MQA, versions maxi, nouveaux remixes, etc. De plus il s'est également amélioré récemment, grâce à une modification de son algorithme, pour vous recommander de la musique que vous aimerez en fonction de vos préférences d'écoute. Je conseille vivement à tous ceux qui possèdent un streamer de profiter de la version d'essai gratuit d'un mois de Roon et d'en tirer leur conclusion.

Donc, si quelqu'un me demandait de citer le facteur le plus important pour affecter le rendu sonore de notre système dans notre pièce d'écoute, quel serait-il ? Le placement des enceintes. Et voici une astuce que j'ai apprise sur le tard dans le domaine de l'audio et à laquelle j'aurais apprécié que l’on m’initie plus tôt : en gardant l'image centrale solide et stable, écartez vos enceintes le plus possible et pointez-les vers vous jusqu'à ce que la scène sonore se focalise parfaitement. Si cela fonctionne aussi bien pour vous que pour moi, vous serez tenté de m'envoyer un panier de fruits en guise de remerciement.

Avant tout, amusez-vous - c'est un loisir, après tout - et assurez-vous de trouver un système qui vous convienne. Mon système n'est pas le plus cher, et il ne sera pas le Shangri-La de tout le monde, mais c'est le meilleur système au monde dans ma maison.

Si vous avez un système dont vous aimeriez parler dans notre série « Non, JE possède la meilleure chaîne audio au monde ! », faites-le-nous savoir en nous écrivant ici.