Cet article a été publié pour la première fois dans Copper Magazine de PS Audio.

L'être humain commet des erreurs. Elles sont parfois motivées par l'émotion, parfois par l'ignorance. Mais vous n'y échapperez jamais et vous regretterez toujours de ne pas avoir pu ou su les éviter. Faire des erreurs et être désolé fait partie de la condition humaine.

Mais si vous vous concentrez sur elles, vous risquez de voir votre vie entière comme une comédie d'erreurs. Ce qui est une erreur. Vous n'êtes pas plus faillible que le reste d'entre nous. À moins que vous ne pensiez pouvoir agir en toute impunité - ce qui est une autre erreur - vous êtes comme tout le monde. Comme le disait mon ami Jimmy, tout le monde est un raté, mais de manière différente (il utilisait un langage plus coloré).

Il est facile de considérer les erreurs des autres comme incroyablement stupides. Souvent, nous le faisons en commettant nous-mêmes des erreurs tout aussi irréfléchies. Lorsque nous nous rendons compte de cela nous nous sentons stupide. Une fois que nous avons accepté que nous nous trompons tous de temps en temps, nous pouvons pardonner aux autres - même pour les erreurs qu'ils ont commises à notre égard. La véritable valeur du pardon est qu'il conduit à l'acceptation de soi.

Les systèmes audio sont également imparfaits. Néanmoins, nous nous obstinons, comme Don Quichotte, à poursuivre le rêve, et nous nous donnons beaucoup de mal et dépensons beaucoup d'argent pour atteindre la perfection. Un nouveau système, comme un nouvel amour, semble parfait... pour un temps. Mais lorsque la lune de miel est terminée, la réalité s'impose et vous découvrez que votre nouvelle acquisition a des lacunes comme la précédente, mais de manière différente. Heureusement, l'ancien équipement audio n'a pas droit à une pension alimentaire.

Au cours du dernier millénaire, j'ai rencontré l'un de mes anciens systèmes chez le type à qui je l'avais vendu. Il sonnait beaucoup mieux que dans mes souvenirs. Tellement bien, en fait, que j'ai pensé que je pourrais vouloir récupérer le système, mais il n'était pas question que Russell le laisse partir. Les erreurs, ça craint.

Il m'a dit qu'il avait pris la peine de cultiver une relation avec son système (je savais qu'il fallait le faire, mais je n'ai pas pris la peine de le faire quand c'était le mien). C'était une erreur). Apparemment, il avait déplacé les enceintes dans la pièce jusqu'à ce qu'elles sonnent juste et avait réarrangé les meubles en conséquence. Il a collé de la mousse acoustique autour du tweeter pour minimiser la diffraction et rendre le son plus doux, a remplacé les haut-parleurs de médium fatigués par ceux recommandés par un fournisseur de pièces détachées, a renforcé l'intérieur des enceintes et a expérimenté différents matériaux d'amortissement.

Il a également ajouté des panneaux acoustiques aux points de réflexion sur les murs et derrière l'auditeur, et a créé une œuvre d'art de 2,5 m sur 2,5 m à partir de chutes de bois collées sur une planche de contreplaqué pour assurer la diffraction entre les enceintes.

Que pense sa femme de tout cela ? Heureusement, il avait également cultivé une relation avec elle. Il lui demandait ce qu'elle pensait du son lorsqu'il déplaçait les enceintes dans la pièce, l'impliquant ainsi dans le processus. Lorsqu'ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le réarrangement des meubles, il a négocié et accepté de le faire à sa façon, à condition que la chaise d'écoute soit placée au bon endroit. Au final, elle a exigé de nouveaux meubles pour le salon, un compromis qui en valait la peine selon lui.

Russell l'a également associée au processus de création. Une fois la construction du panneau diffractif terminée, il lui a demandé de le peindre. Elle a acheté plusieurs boîtes d'émail et a peint les blocs appliqués en différentes couleurs pour les assortir au nouveau mobilier (voir l'image d'en-tête). Résultat : elle est heureuse et il est heureux, le tout pour un prix bien inférieur à celui du système que j'ai acheté pour remplacer celui que je lui avais vendu.

Russell m'a appris à devenir un participant actif dans le développement de mon système, et pas seulement un consommateur. Une fois que j'ai commencé, je suis allé beaucoup plus loin que lui et j'ai appris l'alignement des boîtiers, la diffraction, l'acoustique des pièces et le traitement numérique des signaux. Il s'est avéré que je pouvais faire beaucoup plus pour mon son que je ne le pensais. Comme lui, j'ai également impliqué ma femme dans le projet et j'ai découvert qu'elle était plus flexible que je ne l'avais imaginé.

D'une certaine manière, l'audio est un microcosme de la vie. Avant d'y parvenir, vous allez faire beaucoup d'erreurs, mais c'est nécessaire pour découvrir ce qui fonctionne. La plus grande erreur que l'on puisse commettre est d'éviter les changements par peur de se tromper.

Cet article est apparu précédemment dans le numéro 201 de Copper Magazine.