Entretien avec Trent Suggs, propriétaire d'Audio Research

Entretien avec Trent Suggs, propriétaire d'Audio Research


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(photo par Audio Research) Trent avec l'un des amplis intégrés I/50 de son entreprise

Tout les prix indiqués sont en $US

Une histoire d'amour, de survie et de passion
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(photo par Audio Research) Le siège social d’Audio Research dans le Minnesota

Je ne connais aucun audiophile qui n'ait pas entendu parler d'Audio Research. C'est dire à quel point la marque est ancrée dans notre hobby, l'une des raisons fondamentales étant qu’elle et, en particulier, son défunt fondateur Zane (Bill) Johnson ont joué un rôle déterminant, dans les années 70, dans la construction du hobby tel que nous le connaissons. Audio Research n'est pas seulement l'une des marques américaines les plus emblématiques, elle reste vitale aujourd'hui et continue de repousser les limites de ce qu'il est possible de réaliser en matière de technologie audio et de reproduction sonore.

Lors du salon High End Munich 2022, j'ai eu le plaisir de passer un moment privilégié avec Trent Suggs, qui, par le biais de sa société TWS Enterprises, a acheté la légendaire entreprise Audio Research.

Comme je l'ai appris au cours de mon entretien avec Trent, cet homme n'a pas seulement un sens impeccable des affaires, mais surtout une profonde passion pour l'audio et un amour de la famille, à la maison comme au travail.

***

Moi : "Trent, certaines personnes m'ont dit que l'acquisition d'Audio Research était un rêve devenu réalité pour toi. Dites-moi comment tout a commencé pour vous en audio et comment vous avez atteint ce rêve."

"Je venais d'obtenir mon diplôme universitaire et je voulais continuer à vivre avec ma femme dans les montagnes de Caroline du Nord", mentionne Trent. "Le problème est que gagner sa vie décemment là-bas n'est pas facile. J'ai donc démarré un magasin de hi-fi. Il n’y avait que ma femme et moi au début, et nous l'avons développé pour en faire une entreprise assez importante, que nous avons exploitée pendant près de deux décennies.

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(photo par Audio Research)Dave Gordon

  "Puis, en 2012, j'ai vendu l'entreprise pour me joindre à Sumiko, un distributeur basé à Berkeley, en Californie. J'y ai travaillé pendant deux ans et demi, puis Magico m'a approché. L'entreprise recherchait un directeur commercial pour l'Amérique du Nord. J'ai adoré mon séjour là-bas mais ç’a été de courte durée.

  "C'est alors qu'Audio Research m'a contacté. À l'époque, la société faisait partie du groupe Fine Sounds, qui possédait également Sumiko et McIntosh. Revenir travailler pour la famille Fine Sounds représentait un certain défi, car à l'époque, c'était une entreprise tissée serrée, et une fois que vous quittez la famille, vous ne revenez généralement pas. J'ai dû prendre l'avion pour New York pour y passer plusieurs entrevues, et finalement ils m'ont embauché en tant que directeur commercial nord-américains d'Audio Research. J'y ai travaillé de 2015 à 2017. Je suis immédiatement tombé amoureux de cette entreprise. J'ai aimé sa culture, les produits que nous fabriquions, les personnes qui y travaillaient. À un moment donné, j'ai fait un commentaire selon lequel je voulais un jour acheter Audio Research. Et puis, surprise, on m’a licencié."

Je suis époustouflé. "Viré ?"

"Après avoir été licencié d'Audio Research, j'ai ensuite travaillé comme directeur des ventes pour l'Amérique du Nord chez REL Acoustics. J'y suis resté seulement un an et demi, car je suis tombé gravement malade. J'ai décidé de prendre un congé sabbatique de six mois. Pendant ma convalescence, j’étais un peu désorienté et je ne savais plus trop quoi faire mais j’appréciais énormément le temps que je pouvais passer en compagnie de ma femme et de ma famille.

"Puis, tout à coup, j'ai reçu un appel de Jeff Poggi, le PDG d'Audio Research à l’époque. Les années 2015 à 2017 ont été fructueuses pour la compagnie et je pensais qu’il était retourné en arrière, qu’il avait vu que les chiffres étaient bons et que c’était pour cette raison qu’il voulait que je revienne y travailler.

"J’étais complètement dans le champ. Il m’a plutôt lâché cette bombe : 'Veux-tu toujours acheter Audio Research ?'. Sur le coup ma réponse fut : Non. Je ne veux pas acheter Audio Research."

Mais pourquoi refuserait-il ?, me suis-je demandé. Trent vient tout juste d’avouer qu’à l’époque il voulait acheter Audio Research. C'était manifestement un de ses rêves.

"Je ne voulais pas déménager au Minnesota", a-t-il poursuivi. "De plus, j'ai été propriétaire de ma propre entreprise pendant deux décennies et j’ai trouvé cela très difficile lorsque l’entreprise a atteint une taille très respectable. Nous avions une douzaine d'employés, mais c'était une entreprise d'intégration personnalisée - nous étions à l'avant-garde de la domotique - et il fallait être de garde 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Lorsque nous avons vendu l'entreprise, j'ai promis à ma femme que je ne serais plus jamais propriétaire d'une entreprise. Je voulais moins de stress et être un meilleur mari".

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(photo par Audio Research) Brandon Lauer (à gauche) et Trent

Étant moi-même entrepreneur, sa façon de penser m’interpelle et j’ajoute: “Je sais que c’est très exigeant d’être un chef d’entreprise. C'est quelque chose qui vous occupe l'esprit en permanence. Cela devient épuisant au bout d'un moment."

Trent : "Exactement. Tu t’allonges, tu essaies de dormir et ton esprit essaie de résoudre des problèmes. Tu pars en vacances et ton téléphone doit toujours rester près de toi. Tu n’as jamais droit à une pause parce que tu es l’homme de la situation. Tu es la personne responsable sur qui tout le monde s’appuie. J'ai donc dit à Jeff que j'allais y réfléchir et que je reviendrais vers lui dans quelques jours. J'ai donc discuté de l'offre avec ma femme et ma famille. Ma femme m'a dit : ‘Tu dois le faire’.”

"C'est parce qu'elle savait que tu aimais la marque", dis-je.

“Elle m'a dit : ‘Depuis que tu as vendu ta propre compagnie, c'est la seule entreprise pour laquelle tu as travaillé et qui te passionne depuis. Tu dois l'acheter. Tu dois déménager là-bas. Je te donne deux ans pour la rendre opérationnelle comme tu le souhaites. Et ensuite tu devras venir me voir plus souvent ou je viendrai te voir.’

"J'ai une épouse formidable." Pause. "Désolé..."

À cet instant, Trent a été submergé par l'émotion. Une boule s'est formée dans sa gorge et des larmes se sont accumulées dans ses yeux.

Après un long moment de silence, Trent reprend la parole, plus lentement cette fois : "Je suis passé à 24 heures de la mort, et là, devant moi, j'avais mon épouse et ma famille qui me disaient de réaliser mon rêve.

"Ainsi, après environ neuf mois de négociations ardues, nous sommes arrivés à un chiffre que les deux parties ont jugé équitable. Le 16 septembre 2020, la transaction a eu lieu, et j'ai acheté la société. Je m'étais déjà installé dans le Minnesota deux semaines auparavant, j'avais donc commencé à travailler chez Audio Research pour me familiariser avec le terrain. J'ai vu beaucoup de visages familiers. Certains souriaient, d'autres moins. Mais une fois l'annonce de la vente faite, tout le monde était content, du moins je le pense.

"David Gordon, un pilier de l'entreprise depuis près de 30 ans, était toujours là, et j'ai appelé Brandon Lauer, qui travaillait également pour Audio Research et qui, comme moi, a été licencié. Je voulais qu'il revienne dans l'entreprise, qu’il réintègre la famille, et il était tout à fait partant. Il voulait que certains changements aient lieu, et moi aussi. Nous étions sur la même longueur d’onde. David, Brandon et moi avions une vision très claire de la direction que devait prendre l'entreprise.

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(photo par Audio Research) Warren Gehl
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(photo par Audio Research)

"Je veux être clair. Ceci n’est pas la nouvelle version de l’ancien Audio Research. Ceci est le nouveau Audio Research. Nous avions la possibilité de créer de nouveaux designs, et d'aller librement dans la direction que nous envisageons et de donner aux clients ce qu'ils attendent d'Audio Research. Nous sommes une société de vente, mais nous sommes aussi une formidable société de service. Nous assurons toujours la maintenance de pratiquement tous les produits que nous avons développés. Et il s'agit d'une entreprise de 52 ans. Nous recevons encore régulièrement des SP-3, un modèle qui a été introduit en 1972 et expédié dans le monde entier."

Je demande à Trent de nous parler un peu de la culture d'entreprise chez Audio Research.

"Nous avons une équipe de production fantastique, composée principalement de femmes qui sont avec nous depuis plus de 20 ans, certaines depuis plus de 30 ans. Elles aiment leur travail et sont très bien rémunérées car ce sont des professionnelles.

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(photo par Audio Research)

"Tout le monde gagne plus que la moyenne chez Audio Research", a déclaré Trent. "Nous avons responsabilisé les employés. Nous ne regardons pas par-dessus leur épaule. Ils sont là pour une raison. Je ne suis pas un baby-sitter, et je ne veux pas l'être. Nous avons donné à chacun dans l'entreprise la possibilité de s'approprier son poste et de se développer autant qu'il le souhaite dans son rôle au sein de l'entreprise. Les gens sont ainsi satisfaits de ce qu'ils font, non pas parce qu'on leur dit de faire quelque chose, mais parce qu'ils veulent le faire.

"Et nous intégrons verticalement l'entreprise du mieux que nous pouvons. Nous avons investi dans un laboratoire de peinture, de la machinerie au laser très avancée, une imprimante UV pour être en mesure de rapatrier une partie de la production qui était autrefois sous-traitée. Nous avons développé notre département d'ingénierie mécanique. Nous avons également demandé à notre ancien directeur de production de revenir travailler avec nous. Nous avons un nouveau responsable des achats. Chacun a son rôle dans l'entreprise. Personne n'a à superviser qui que ce soit. C'est une belle chose. C'est organique. Je me sens suffisamment à l'aise pour ne pas être présent au bureau en tout temps."

"C'est une bonne chose", dis-je.

“C’est une bonne chose pour ma famille et moi. Nous avons une entreprise très organisée et professionnelle. Plusieurs personnes, lorsque je les rencontre, me disent qu’ils sont impressionnés par notre temps de réaction autant du côté du service que de l’administration. Nous réussissons la plupart du temps à répondre à nos clients dans la même journée.”

Moi : J'ai vu une vidéo sur YouTube, une visite de votre usine, et j'ai été impressionné de voir que tout est construit à la main. Tous vos circuits imprimés, les résistances, les condensateurs, les connecteurs, les supports de tubes et les fils sont tous soudés à la main. Ce n'est pas la façon la plus efficace de faire les choses et cela doit ajouter beaucoup aux coûts de production. Pourquoi continuez-vous à faire les choses de cette façon ?"

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(photo par Audio Research)

"Tous les produits que nous avons sont développés par Warren Gehl, et chacun d'entre eux est développé en tenant compte de l'aspect sonore", répond Trent. "Croyez-moi, si nous pouvions acheter une machine à souder à vague et y faire passer nos cartes tout en maintenant le niveau sonore qui fait la réputation d'Audio Research, je le ferais en une seconde. Il n'y a pas de pénurie de fabricants de circuits imprimés dans le Minnesota, et si je les sous-traitais, cela réduirait nos frais généraux et augmenterait considérablement nos profits. Mais ça ne sonne tout simplement pas aussi bien. Même l'orientation d'une résistance dans un circuit influence la sonorité.

"C'est l'une des raisons pour lesquelles il nous faut tant de temps pour développer de nouveaux produits, car nous ne changeons pas simplement quelques pièces dans un modèle et l'appelons un Référence 7. Il doit y avoir des changements significatifs dans la qualité du son qui contribueront à une meilleure expérience d'écoute, sinon cela n'arrivera pas. Nous développons généralement de nouveaux produits tous les cinq à six ans. C'est le temps qu'il faut à notre département d'ingénierie pour trouver les bonnes pièces, les bonnes orientations pour ces pièces, afin d'améliorer la transparence et la qualité sonore du nouveau produit.

“Nos produits sont dispendieux, mais ils ont une valeur incomparable. Si on regarde notre façon de faire les choses, on se rend compte que la valeur ajoutée est un facteur clé de notre succès. Si on regarde l’histoire d’Audio Research au cours des dix dernières années, on se rend compte que la compagnie s’est éloignée des produits plus abordables. Le point d’entrée a été d’environ 20 000 $US au cours des 7 ou 8 dernières années. Pour des gens financièrement à l’aise, ça va, mais notre but est d’intéresser une clientèle plus jeune. Nous avons remarqué qu’il y a un intérêt grandissant de la nouvelle génération. Le vinyle et la diffusion numérique de qualité sont deux raisons qui font que les jeunes se détournent lentement des horribles écouteurs trendy.”

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(photo par Audio Research)Gilles Laferrière, rédacteur, avec Trent Suggs d'Audio Research et le nouvel amplificateur Reference 320M de la société.

Pensez-vous que l'industrie audio est en train de mourir ? ai-je demandé à Trent.

"Oh, mon Dieu, non", a-t-il répondu. "Au contraire, il y a une énorme résurgence."

Et moi qui pensais que seuls les baby-boomers comme moi étaient encore intéressés par la hi-fi.

"Vous avez en grande partie raison", a dit Trent. "Typiquement, historiquement, notre clientèle est âgée de plus de 60 ans, évidemment financièrement à l’aise, et c'est très bien. Mais pourquoi des personnes de vingt ou trente ans, moins fortunées, devraient-elles être privées de posséder un produit Audio Research ? La réponse était que nous devions créer un produit dont les circuits essentiels seraient assemblés à la main, qui produirait le son Audio Research et dont le prix de vente serait aux environs de 5 000 dollars. C'est encore un peu cher, mais l’appareil devait avoir la qualité artisanale d'un produit Audio Research. Si nous parvenons à capter ce client grâce à un bon service, à une qualité de fabrication, à une excellente réactivité et à un son exceptionnel, pourquoi le client changerait-il de marque au fur et à mesure qu'il progresse dans sa carrière professionnelle ? Si nous ne leur donnons aucune raison d'aller ailleurs, ils resteront avec nous. Lorsque notre client aura 40 ans, il achètera peut-être un produit de la série Foundation, puis plus tard, lorsqu'il sera plus à l'aise financièrement, il pourra passer à la série Référence."

D'où l'introduction de l'amplificateur intégré I/50 de la société. Comment a-t-il été accueilli jusqu'à présent ?

"Il a rencontré un succès fou, et je remercie chaque client dans le monde d'avoir été patient avec nous. Nous avons constamment des commandes en retard d'au moins 400 unités. C'est une bénédiction et une malédiction. Je pense que l'une des raisons pour lesquelles le l/50 connaît un tel succès est que, bien qu'il soit moins cher que nos autres produits, il bénéficie des normes de qualité d'Audio Research. Notre concepteur, Warren Gehl, a le dernier mot sur la sonorité de tous nos produits. Rien ne quitte l'usine sans son approbation finale".

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(photo par Audio Research)Le nouveau intégré l/50 avec choix de finitions

Warren travaille-t-il seul ?

"C'est une grande équipe", répond Trent. "Nous avons également un apprenti qui travaille sous les ordres de Warren, car ce dernier vieillit un peu. Il s'appelle Evan Skucius et nous avons de la chance de l'avoir, car il a une ouïe extraordinaire. Il travaille pour Warren depuis près d'un an, de sorte que lorsque Warren sera prêt à prendre sa retraite, on ne sera pas pris au dépourvu.

"En fait, l'ensemble de notre département d'ingénierie, qui compte sept à huit personnes, a une très bonne audition. L'ouïe de Dave Gordon est merveilleuse. Brandon Lauer est un excellent auditeur et excelle pour les setup. J'ai une assez bonne audition, mais je me suis entouré de personnes meilleures que moi.

"Le I/50 est un produit dont Audio Research a besoin depuis très longtemps. Au début des années 2000, nous avions un préamplificateur de l'ordre de 3 000 dollars. Il n'était pas assez rentable. Certains vendeurs européens ont donc continué à augmenter son prix jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'une aspiration. Je me suis dit : ‘Remettons çà en place’.

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(photo par Audio Research)

"Franchement, le prix du I/50 devrait être plus élevé qu'il ne l'est. Nous travaillons dur pour maintenir ce prix de 5 000 dollars, même si les frais d'expédition ont augmenté de 30 %, que les tubes sont soumis à une taxe d'importation de 35 % et que Homeland Security nous impose une taxe d'embargo de 25 % sur chaque livraison en provenance de l'extérieur des États-Unis, qui doit être payée dans les dix jours. C'est incroyable !

"La série 50 est une idée que j'ai eue il y a des années. Le premier produit de cette série est le I/50, un ampli intégré de 50 Wc avec étage phono en option. Et la carte DAC pour ce produit devrait être disponible à la fin de cet été. La carte DAC va augmenter nos ventes. Non pas que nous ayons besoin d'augmenter nos ventes, mais un DAC est certainement la façon dont la jeune génération écoute la musique. Et, avec la résurgence du vinyle, pourquoi ne pas inclure un étage phono ? Le l/50 est un travail d'amour et de loin l'un des produits les plus difficiles à développer car nous voulons qu'il puisse inclure un préamplificateur, un amplificateur, un étage phono et un DAC dans un seul boîtier que nous essayons de maintenir sous les 6 000 dollars.

"Nous sommes très enthousiastes à propos du l/50. Nous proposons six finitions différentes parce que nous avons investi dans notre propre atelier de peinture et notre propre peintre. Si nous ne l'avions pas fait, cela aurait été un cauchemar en termes d'inventaire d'essayer de déterminer combien de pièces de telle ou telle couleur nous devions garder en stock pour répondre à la demande.

"Bientôt, nous ajouterons un autre produit à la série 50 - le P/50, un préamplificateur avec un étage phono MM/MC en option qui sera un peu plus avancé que celui du l/50. Puis viendra le A/50, un amplificateur de 50 Wc qui peut produire 100 Wc en pontage. L'idée est donc qu'un jeune client commence avec un I/50. Quelques années plus tard, il opte pour des appareils séparés et achète un P/50 et un A/50. Des années plus tard, il emménage dans une nouvelle maison, où sa pièce d'écoute est plus grande, donc il achète des enceintes plus grandes. Il achète un deuxième A/50 et se retrouve avec un monobloc de 100 Wc pour l'enceinte droite et un pour la gauche. Il a maintenant des monoblocs de 100 Wc d'Audio Research. Le prix de détail préliminaire pour le P/50 sera de 4000 à 4500 $, et de 4995 $ pour le A/50. Vous voyez où je veux en venir. Nous revenons à des appareils séparés abordables d'Audio Research qui offriront des performances similaires à celles d'un LS28SE, d'un Reference 6, ou même d'un Reference Phono 10 ou d'un préampli Reference 10. À mesure que le client monte en gamme, la sonorité s'améliore, comme il se doit, car les prix augmentent. Nous sommes donc très enthousiastes à ce sujet.

"Lorsque nous discutons du développement d'un nouveau produit, on part d'une page blanche et nous lançons des idées. Si, au cours de nos discussions sur la conception, nous déterminons qu'une caractéristique est importante pour les gens, pourquoi ne pas la faire ? La devise de l'entreprise n'est pas "pourquoi le faire", mais "pourquoi pas" ? L'appareil dispose-t-il d'un DAC ? Oui. DSP ? Oui. Est-ce qu'il a le Bluetooth ? Oui. Ce sont des caractéristiques importantes pour les gens. Si nous pouvons le faire, disons oui. Essayons de donner aux gens ce qu'ils veulent. Et cette façon de penser a été très positive avec notre réseau de revendeurs et de distributeurs et, évidemment, avec l'utilisateur final, parce que maintenant nous ouvrons Audio Research à une population beaucoup plus large."

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(photo par Audio Research)Un Warren Gehl barbu

Lors de ma visite au salon High End Munich 2022, j'ai été frappé par le fait que les produits présentés en démonstration étaient de plus en plus chers. Je me suis demandé si, dans une certaine mesure, ce n'était pas un signe que le marché de l'audio était en déclin, et que pour compenser la baisse des ventes, les fabricants avaient recours à la vente de produits plus extravagants avec des marges bénéficiaires plus élevées. J'ai demandé à Trent ce qu'il pensait de cette tendance à rendre les produits hi-fi de moins en moins accessibles aux gens.

"Il y a deux problèmes dans l'industrie", a-t-il répondu. "Premièrement, il y a tout simplement trop de marques aujourd'hui, et soyons francs, très peu sont viables. Je ne veux pas minimiser qui que ce soit, mais cette situation crée une confusion pour le consommateur. Si je veux acheter un produit et qu'il y a 1000 choix différents, lequel dois-je choisir ? Mais voici la bonne nouvelle que je vois dans l'industrie. Lorsque j'ai assisté à Axpona 2022 à Chicago, j'ai vu une démographie beaucoup plus diversifiée que celle que j'ai vue à n'importe quel salon depuis 2012. J'ai vu des couples, et pas seulement des hommes seuls. J'ai également vu une population plus jeune - des adolescents et des personnes dans la vingtaine. Je pense qu'ils comprennent, plus que jamais, ce que l'on peut vivre comme expérience avec de l'audio de qualité."

La génération des MP3 et oreillettes se serait-elle enfin convertie ?

"Absolument ! Ils abandonnent les écouteurs boutons de merde pour de meilleurs écouteurs et de meilleurs appareils électroniques. Je pense que le confinement mondial de Covid-19 a joué un rôle important pour notre industrie. Cela a incité les gens à écouter davantage de musique à la maison et les couples à passer plus de temps ensemble. J'ai appris à cuisiner avec ma femme. Cela nous a en quelque sorte forcés à devenir de meilleures personnes, et de meilleurs compagnons de vie. C'est pourquoi, je pense, il y avait tant de couples à Axpona. C'était rafraîchissant à voir. Et puis il y a la population plus jeune. Nous avions une très belle salle à Axpona avec Quintessence Audio Video, avec une installation très coûteuse. Un jeune homme nous rendait visite tous les jours pour écouter de la musique pendant environ vingt minutes. Ce jeune homme avait-il les moyens d'acheter ce système ? Probablement pas, mais cela ne faisait aucune différence. Il a eu la piqûre. Maintenant, il est dans notre industrie. C'est pourquoi il est si important pour nous, en tant que fabricant, de construire des produits moins chers, des produits d'entrée.

"Chaque I/50 est testé avant d'être expédié", dit Trent. "Chaque unité de service réparée doit passer par Evan ou Warren. Si ces deux personnes n'approuvent pas le produit, il est renvoyé au service d'assurance qualité. Ils leur diront ce qu'ils ont entendu et comment réparer cela ou leur indiqueront dans quelle direction chercher. Le produit est ensuite renvoyé au service d'assurance qualité, où il peut rester pendant une heure ou une semaine jusqu'à ce qu'il soit absolument parfait avant d'être renvoyé à Evan ou Warren, car ils savent que s'il n'est pas parfait, il sera à nouveau refusé. Alors, faisons-le bien du premier coup. Ce type d'assurance qualité a toujours fait partie intégrante de la culture d'Audio Research. C'est ce que nous avons fait pendant des décennies. Pourquoi nous écarterions-nous de quelque chose d'aussi efficace ?

"Je vous invite, ainsi que toute autre personne, à venir visiter notre usine pour voir comment nous fonctionnons. Tous ceux qui visitent l'usine comprennent mieux notre philosophie par la suite.

"J'ai découvert quelque chose de remarquable lorsque j'ai travaillé chez Audio Research entre 2015 et 2017. Je n'avais jamais rien vu de tel. Et c'est la fidélité que les clients avaient envers la marque. Ils ne s'en écartaient pas. Typiquement, un client possédait un préamplificateur Reference 5 et dès que le 5 SE sortait, il allait vers ce modèle, puis le Reference 6 sortait, et il allait vers ce modèle. Et je me suis dit : "La société doit faire quelque chose de bien !". C'est l'une des raisons pour lesquelles j'étais si passionné par la marque, et pourquoi, avec la l/50, je voulais capter cet amour de la marque plus tôt dans la vie des gens."

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