Sept décennies de magie Marantz, couronnées par le coup de maître de l’AV 20

L'AV 20 de Marantz canalise 70 ans d'héritage audio dans un processeur à 13,4 canaux, associant l'âme analogique à la technologie moderne et à l'oreille d'un maître du son pour un cinéma qui chante.

Sept décennies de magie Marantz, couronnées par le coup de maître de l’AV 20


Il y a soixante-dix ans, un homme du Queens, à New York, a estimé que le matériel audio grand public n’était tout simplement pas à la hauteur. Sa solution ? Construire le sien. C’est ainsi qu’est née l’Audio Consolette — conçue sur la table de cuisine de Saul Marantz — et destinée à lancer un héritage qui inclurait un jour des missions lunaires, des façades couleur champagne et une forme de culte habituellement réservée aux voitures de sport vintage ou aux vinyles de jazz rares. Bienvenue dans l’univers de Marantz, où la « musicalité » n’est pas un simple mot-clé, mais un véritable principe fondateur, ayant permis à la marque de rester à la pointe de l’industrie audio.

Ce qui nous amène à aujourd’hui — et au tout nouvel AV 20 de la marque : un processeur AV 13,4 canaux qui marie technologie de l’ère spatiale et idéalisme originel de Saul, profondément enraciné dans l’analogique. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, un peu d’histoire pour comprendre ce qui rend l’AV 20 si particulier.

Retour aux sources : là où le son a commencé

Pour vraiment comprendre ce que représente l’AV 20, il faut remonter dans le temps — non pas au dernier lancement de produit, mais aux origines. Bien avant les formats immersifs et les ports HDMI, avant les façades dorées et les puces DAC, il n’y avait qu’un homme, un fer à souder et une profonde aversion pour la médiocrité.

En 1953, Saul Marantz manipulait des boutons bien avant que ce ne soit tendance. Insatisfait du son des appareils hi-fi de l’après-guerre, il a conçu un préamplificateur doté de courbes d’égalisation pensées pour dompter les caprices sonores des premiers pressages de microsillons. En 1954, il lance le Model 1. Suivent bientôt les Model 7 et Model 9 — tous deux des préamplis — ce dernier étant si stable et puissant que la NASA a demandé à en emprunter un pour ses missions spatiales.

La philosophie de Saul était simple : concevoir des composants qui s’effacent pour mieux laisser la musique s’exprimer. Une approche qui lui a valu de devenir le tout premier concepteur Marantz à recevoir le titre de Sound Master.

La renaissance japonaise

Dans les années 1960, Saul s’était retiré, et Superscope avait pris les commandes. La marque migra vers l’ouest, puis vers l’est — s’associant à la société japonaise Standard Radio Corp (qui deviendra bientôt Marantz Japan), apportant avec elle une rigueur d’ingénierie obsessionnelle capable de transformer l’électronique en patrimoine. Cette fusion Est-Ouest atteignit son apogée dans les années 1970 avec les récepteurs iconiques de la série 22XX. Rétroéclairage bleu. Aluminium brossé. Cadrans de syntonisation dignes d’instruments chirurgicaux. Il ne s’agissait pas de simples récepteurs, mais de symboles de statut pour celles et ceux qui considéraient que la musique devait être vénérée, pas simplement écoutée.

Avançons dans le temps jusqu’aux années 1980 : Philips rachète Marantz et participe à la création du CD-63 — l’un des premiers lecteurs CD à donner une âme musicale au son numérique. Mais c’est dans les années 1990 que la marque retrouve véritablement son souffle, avec l’arrivée de Ken Ishiwata, nouveau Sound Master de Marantz. Ses éditions KI Signature du CD-63 misaient moins sur les spécifications que sur l’âme. Il ne se contentait pas de régler les appareils — il tirait de l’émotion du silicium et des circuits. Et sous ses oreilles d’or, Marantz a redécouvert sa voix.

Au début des années 2000, Marantz lance la série Reference, un clin d’œil aux modèles 7 et 9 de Saul, cette fois dotés d’écrans à hublot et d’une électronique interne plus sophistiquée. Le message était clair : l’héritage comptait — mais le HDMI aussi.

Puis vint 2020, où Marantz repense tout, introduisant des lignes modernes, des accents rétro et cette sensation tactile qui vous donne envie de tourner le bouton de volume juste pour le plaisir. Des produits comme le Model 30 et le SACD 30n incarnent cet équilibre entre nostalgie et modernité, alliant fonctionnalités de streaming et design inspiré de l’héritage légendaire de Marantz.

AV 20 : le coup de maître de Marantz en matière de musicalité pour le cinéma maison

Si l’histoire de Marantz est un opéra en sept actes — mêlant à parts égales innovation, obsession et performances hors normes — alors l’AV 20, petit frère épuré du fleuron AV 10, en est l’aboutissement. Il ne s’agit pas d’un processeur AV de plus, mais d’une déclaration : le cinéma maison n’a pas à être un compromis.

Commençons par l’essentiel. L’AV 20 est un préamplificateur et processeur à 13,4 canaux, le tout dernier-né de la gamme home cinéma de Marantz. Il est conçu pour fonctionner de pair avec l’AMP 20 à 12 canaux, capable de délivrer 200 watts par canal — ou 400 watts en mode ponté. Ensemble, ils forment un système qui évoque davantage une « cathédrale acoustique » qu’une simple « caverne masculine ». Là où de nombreux processeurs haut de gamme s’apparentent à des couteaux suisses — surchargés, complexes, et froidement techniques — l’AV 20, lui, a été conçu avec intention. Chaque composant, chaque fonction est au service d’un son qui vous touche en profondeur.

Côté esthétique, il est résolument Marantz, avec son écran circulaire rétroéclairé en façade — un clin d’œil au légendaire tuner Model 10B. Son châssis symétrique, élégant et minimaliste arbore des courbes subtiles et des accents cuivrés qui évoquent le luxe plutôt qu’un simple équipement de technophile. Même la télécommande est un objet pensé dans les moindres détails : en aluminium, rétroéclairée et d’un toucher raffiné, elle rappelle que nous ne sommes pas face à une technologie jetable. C’est un appareil fait pour s’intégrer à votre quotidien — un véritable compagnon d’écoute.

L’AV 20 se distingue par une polyvalence impressionnante : il prend en charge tous les formats majeurs — Dolby Atmos, DTS:X Pro, Auro-3D et IMAX Enhanced — et propose sept entrées HDMI 8K, la correction acoustique Dirac Live avec traitement actif de la pièce en option, ainsi que l’Audyssey MultEQ XT32 pour une optimisation plug-and-play. Mais ce qui rend l’AV 20 véritablement exceptionnel, c’est l’usage qu’il fait de toute cette technologie : il en résulte une expérience qui semble — et sonne — organique.

C’est parce que Marantz croit encore au réglage à l’oreille. Chaque unité AV 20 est minutieusement ajustée par le Sound Master de Marantz — un titre qui sonne solennel, et ce n’est pas un hasard. Il ne s’agit pas d’un technicien en blouse blanche effectuant des balayages de fréquences. Il s’agit d’une personne qui a passé sa vie à écouter, peaufinant chaque détail jusqu’à ce que les bandes sonores de films s’épanouissent et que les enregistrements de concerts vous donnent l’impression d’être au premier rang. Le Sound Master ne vise pas la perfection des mesures, mais celle des frissons.

Cet engagement envers la fidélité émotionnelle signifie que l’AV 20 ne se contente pas de reproduire le son — il l’interprète. Les dialogues ont du corps. Les queues de réverbération brillent avec naturel. Les explosions frappent fort, mais s’évanouissent avec élégance. Et surtout, le contenu musical — souvent relégué au second plan dans l’univers AV — sonne de façon fluide et vivante. Marantz y parvient grâce à son circuit propriétaire HDAM-SA3 dans l’étage audio analogique, garantissant que même le canal surround le plus éloigné bénéficie de la chaleur et de la clarté d’un amplificateur stéréo dédié.

En réalité, c’est cette dévotion au son musical qui distingue véritablement l’AV 20. La plupart des processeurs AV sont conçus pour impressionner. L’AV 20, lui, a été pensé pour l’immersion — avec l’idée que le meilleur son ne se contente pas de stimuler, il enveloppe. Il ne cherche pas seulement à vous percuter en pleine poitrine, il vise votre âme. L’AV 20 a été conçu pour que vous n’ayez plus à choisir entre cinéma maison et vérité musicale : vous pouvez désormais avoir les deux.

Proposé à environ 6 000 $US, l’AV 20 représente un investissement — non seulement dans du matériel, mais dans tout un univers d’expériences.

Et c’est précisément là tout le propos. L’AV 20 n’est pas simplement un composant haut de gamme : c’est l’aboutissement de décennies de travail chez Marantz. Voilà pourquoi, pour comprendre ce que l’AV 20 incarne vraiment, il faut revenir à la cuisine de Saul, aux récepteurs de l’âge d’or, à ces Sound Masters qui réglaient selon leur ressenti, et non selon une formule. C’est en retraçant ce parcours que l’on découvre comment ce modeste pionnier de la hi-fi est devenu l’un des noms les plus respectés de l’univers audio.

L'héritage, haut et fort

Soixante-dix ans plus tard, Marantz continue de susciter le respect des audiophiles, la vénération des passionnés de matériel vintage et l’intérêt des nouveaux venus. Qu’il s’agisse d’un récepteur 2270 déniché dans un vide-grenier ou de l’ultramoderne AV 20, le fil conducteur reste le même : un engagement envers un son qui émeut et captive.

Au fond, Saul Marantz n’avait pas pour ambition de vendre des boîtes. Il voulait créer des appareils au son exceptionnel. Avec l’AV 20, Marantz perpétue l’héritage de son tout premier Sound Master.

2025 PMA Magazine. Tous droits réservés.


Cliquez ici pour consulter les sondages précédents et ajouter votre vote !

Chers lecteurs,

Comme vous le savez peut-être, PMA est un magazine indépendant de musique et d'audio grand public qui s'enorgueillit de faire les choses différemment. Depuis trois ans, nous nous efforçons de vous offrir une expérience de lecture authentique. Nous évitons les influences commerciales et veillons à ce que nos articles soient authentiques, non filtrés et fidèles à nos valeurs.

Cependant, l'indépendance ne va pas sans difficultés. Pour poursuivre notre aventure de journalisme honnête et maintenir la qualité du contenu que vous aimez, nous nous tournons vers vous, notre communauté, pour obtenir votre soutien. Vos contributions, aussi modestes soient-elles, nous aideront à poursuivre nos activités et à continuer à fournir le contenu que vous appréciez et auquel vous faites confiance. C'est votre soutien qui nous permet de rester indépendants et de garder nos oreilles sur le terrain, en écoutant et en partageant des histoires qui comptent, sans pression extérieure ni parti pris.

Merci beaucoup de participé à ce voyage.

L'équipe PMA

Si vous souhaitez faire un don, vous pouvez le faire ici.

Chercher un Sujet

pour recevoir un récapitulatif mensuel de nos meilleurs articles

ABONNEZ-VOUS À NOTRE INFOLETTRE

Le champ Email est obligatoire pour s'inscrire.