Certains articles méritent qu'on y revienne – cette entrevue de 2021 en fait partie. Notre lectorat ayant décuplé depuis, nous sommes très heureux de la republier.
J'avais entendu parler de Paul Whitehead grâce à mon collègue Michel Plante, qui m'a expliqué que Paul est un artiste californien spécialisé dans des œuvres merveilleusement complexes, spirituelles et surréalistes. Il a également réalisé les illustrations de trois albums de Genesis de l'époque Peter Gabriel : Trespass, Nursery Cryme et Foxtrot. Michel a suggéré qu'une interview de Paul pour PMA Magazine serait une excellente idée, et j'ai accepté.
J’ai pris contact avec l’agent de Paul, Dan Shapiro, qui, alors que je réfléchissais aux questions sur Genesis que je pourrais poser à Paul, m’a donné ce conseil : « Tu sais, ce serait bien que tu parles à Paul d’autre chose que de Genesis. On lui pose toujours des questions à ce sujet. » « Pffft. Pas moi », ai-je protesté, pas très convaincant. Puis il a ajouté : « Tu savais qu’il a un alter ego appelé Trisha Van Cleef ? Tu pourrais lui parler d’elle. »
Il s’avérait que Paul avait non pas un, mais deux alter ego, et qu’il occupait également le rôle de directeur musical, en quelque sorte, de la Borg Symphony. Ce collectif, essentiellement improvisé tant dans sa musique que dans le choix de ses musiciens, compte des membres « assimilés » qui se produisent en tenue inspirée des Borg.
MOI : Paul, c'est un plaisir de vous rencontrer. Je sais que vous êtes probablement las de répondre à des questions sur votre travail en lien avec Genesis, mais je suis curieux d'une chose pour commencer : vous avez réalisé leurs pochettes d'albums il y a de cela 50 ans et, plus récemment, leur affiche de concert pour leur retour, malheureusement retardé mais toujours prévu, The Last Domino? Tour. Dites-moi, êtes-vous amis les uns avec les autres ? Quelle est la nature de votre relation ?
PAUL : Contentieuse.
MOI : Contentieuse? Vraiment?
PAUL : Eh bien, ça dépend. Pour une raison ou une autre, leur manager ne m’a jamais aimé. Quand j’ai réalisé ces trois pochettes pour eux, ça n’a pris que quelques jours, vous voyez ? Et c’était essentiellement Peter Gabriel et moi qui collaborions sur les couvertures. Les autres membres du groupe n’avaient pas grand-chose à dire là-dessus. Mais le manager trouvait que les pochettes d’albums étaient trop « artistiques ». Il disait qu’elles étaient trop ésotériques et il ne croyait pas que les pochettes pouvaient influencer les ventes de disques. Alors, il m’a toujours catalogué comme un artiste un peu « zinzin ».
Je suis en bons termes avec le groupe, en particulier avec Peter, nous sommes de très bons amis. Mais les autres gars, vous voyez... J’ai fait un poster et un T-shirt pour leur tournée de 2008 (en réalité, Turn It On Again : The Tour était en 2007 – ndlr) et mes produits se sont vendus à plus de 10 fois les leurs, ce qui les a vraiment agacés (rires). C’est parce que les gens recherchaient l’aspect nostalgique.
MOI : Est-ce que Peter Gabriel est la raison de votre retour dans le groupe?
PAUL : Oui. Bien que, comme tu l’as dit plus tôt, c’était il y a 50 ans. Cela ne représente que trois ans de ma vie dans les années 70. Puis, en 74, j’ai émigré en Amérique. Je n’ai vraiment rien de mauvais à dire à ce sujet. Ça m’a évidemment ouvert beaucoup de portes. Si j’avais été associé à un groupe médiocre, ça aurait été une autre histoire. Mais là, je suis associé à un bon groupe, qui dure. Je ne crache pas dessus, bien sûr, mais comme tout le monde, je suis passé à autre chose.
MOI : Bien sûr, vous faites un travail artistique incroyable. Vous êtes très polyvalent, allant même jusqu’à incarner différentes personnalités, si je puis dire. Il y a une photo de vous sur votre site web, où vous êtes habillé en prêtre, avec la croix et le col. Vous vous faites appeler Father Paul. J’imagine que vous n’avez pas été ordonné par l’Église catholique, alors qui est Father Paul ?
PAUL : Eh bien, le truc avec la religion en Amérique, c’est que c’est très différent d’ailleurs. Ici, pour 50 dollars, vous pouvez écrire à une organisation appelée l’Église de… j’ai oublié son nom. Bref, ils vous ordonnent ministre du culte, vous voyez ? Vous recevez un certificat, et vous pouvez célébrer des mariages ainsi que toutes les cérémonies religieuses qu’un prêtre peut effectuer. Et c’est fabuleux.
Je vais souvent en Italie, et avec mes amis italiens, je joue le rôle du Père Paul. Bien sûr, en Italie, on peut faire n’importe quoi : on pourrait même commettre un meurtre en tant que prêtre et s’en tirer à bon compte. On peut se garer n’importe où et faire absolument tout ce qu’on veut. Et comme je suis assez vieux et que j’ai l’air d’un vieux prêtre, ça passe sans problème. C’est très amusant. Mais c’est aussi étrange de constater qu’il suffit de porter une chemise noire et d’ajouter cette petite bande de plastique blanc autour du col pour que l’attitude des gens change. Tout à coup, vous devenez une figure vénérée, différente de tout le monde, n’est-ce pas ? Mais je ne profère jamais de blasphèmes et je ne dénigre pas la fonction de prêtre. J’agis comme un prêtre.
MOI : Donc l'idée d’incarner ce prêtre n’était que pour s'amuser?
PAUL : Tout a commencé un Halloween, une année, n’est-ce pas ? J’ai trouvé qu’il était facile de me procurer une chemise à col de prêtre. Puis quelqu’un m’a dit qu’il était devenu prêtre pour 50 dollars. Ils vous envoient toutes les instructions. D’ailleurs, George Clooney est prêtre aussi. Il appartient à la même église. Une des choses qui m’intéressent dans ce que je fais, c’est la perception des gens. Je joue aussi un personnage qui se travestit.
MOI : Oui, Trisha.
PAUL : Je voyage à travers le monde en me faisant passer pour une femme. Pour voir comment les gens vous traitent, en tant que femme. C’est totalement différent de la façon dont ils vous traitent en tant qu’homme. Donc, une grande partie de ce que je fais tourne autour de la perception.
MOI : Donc cela fait partie de votre art?
PAUL : Oui, ça fait partie de mon art.
MOI : La bio de Trisha sur votre site web mentionne qu’elle s’intéressait initialement au domaine de la mode. Est-ce vrai ?
PAUL : Eh bien, j’ai grandi dans les années 60, vous voyez. À l’époque, c’était tout à fait naturel de porter des vêtements flamboyants ou un peu féminins. J’avais les cheveux longs, des chemises avec de la dentelle ou des volants, des bijoux et des boucles d’oreilles. Mon père détestait ça, mais pour moi, c’était parfaitement normal. C’est comme ça que j’ai grandi. Et en vieillissant, je m’y suis de plus en plus intéressé. Un jour, j’ai eu cette idée de personnage et je me suis demandé quel type d’art elle créerait. Est-ce que ce serait différent de l’art de Paul ? Et oui, c’est très différent. Mon travail est très réfléchi et minutieusement préparé avant même que je commence à peindre. Je fais beaucoup de croquis, d’études de perspectives. Tandis que les œuvres de Trisha sont totalement spontanées. Elle ne met jamais plus de vingt minutes pour créer une œuvre. Si ça prend plus de vingt minutes, ça devient trop réfléchi, et j’arrête. C’est donc une approche de l’art très différente. L’une est très cérébrale, axée sur les idées, tandis que l’autre consiste simplement à se laisser porter par le plaisir de créer dans l’instant et à voir ce qui en ressort. C’est extrêmement libérateur. Et c’est fascinant de voir les deux œuvres exposées dans une même galerie, Paul d’un côté et Trisha de l’autre. Vous n’imagineriez jamais qu’il s’agit de la même personne.
MOI : Avez-vous besoin d’être habillé en Trisha pour créer son art ?
PAUL : Non. C’est simplement un état d’esprit. Quand j’expose, c’est différent. Je viens justement d’organiser une exposition à L.A., où j’avais deux galeries adjacentes. Paul était dans une galerie, et Trisha dans celle d’à côté. J’étais donc dans la galerie de Paul, puis je suis allé me changer avant de passer dans celle de Trisha. C’était fascinant, parce qu’après ça, j’ai commencé à faire des allers-retours entre les deux galeries. À un moment, j’ai vu un homme qui regardait les œuvres de Paul et qui disait qu’il aimait vraiment ce qu’il voyait. Je lui ai dit de me suivre, et nous sommes allés dans la galerie d’à côté. Là, il a regardé les œuvres et m’a dit qu’il trouvait cet art-là très beau aussi. Alors je lui ai répondu : « Eh bien, c’est moi aussi. » Et sa réaction ? Un grand whoaaa…
MOI : Vous faites un certain nombre de choses liées à l’art : de la peinture, du word art, des mosaïques, de la musique. Vous avez également un accord avec le sculpteur Nathan Cartwright pour reproduire des figurines de certains personnages que vous avez créés pour les pochettes des albums de Genesis. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser aux figurines ?
PAUL : Au fil des années, des gens m’ont demandé si je pensais faire des figurines articulées. Nous avons étudié la question, mais c’était très cher à produire et il fallait en fabriquer en grande quantité — des milliers. Nous ne pensions pas qu’il y avait un marché suffisant pour ça. Puis, il y a environ deux ans, un ami m’a suggéré d’essayer l’impression numérique. Vous créez une pièce originale, vous la scannez, et avec le scan, vous pouvez l’imprimer. Nous avons commencé avec The Fox, et le résultat était excellent.
MOI : Donc, c'est quelque chose que vous avez toujours voulu faire?
PAUL : Oui. Ça me semblait naturel que ces personnages deviennent des figurines.
MOI : Avec toutes les formes d’art que vous pratiquez, y en a-t-il une que vous préférez créer par rapport aux autres ? Ou est-ce que cela dépend de la semaine ?
PAUL : En fonction de la température. (rires) Non, ce sont tous des états d’esprit différents. La peinture « classique » que je fais demande beaucoup de temps et de discipline. Il faut rester assis pendant des heures. J’en fais de moins en moins. Je pense que j’ai fait le tour, vous voyez ? J’ai à peu près dit tout ce que j’avais à dire sur ce sujet.
PAUL : Mais, il faut dire que je viens tout juste de terminer un tableau. Il y a une galerie ici, à L.A., qui expose des peintures inspirées par des chansons, avec les paroles intégrées dans l’œuvre. Le responsable m’a demandé si je voulais participer à l’exposition. Le thème était la rébellion, et, pour une raison quelconque, j’ai choisi la chanson Brainwashed de George Harrison. C’est la dernière chanson qu’il a écrite, et elle parle de la manière dont nous sommes tous manipulés par les médias et le gouvernement. C’est la dernière peinture que j’ai réalisée, et j’ai vraiment pris plaisir à la faire, notamment à intégrer les paroles dans l’image. J’ai envie de faire davantage ce genre de projets, des choses que je n’ai encore jamais explorées.
MOI : Travaillez-vous tous les jours sur votre art?
PAUL : Je travaille sur quelque chose tous les jours. En ce moment, j’écris un roman de science-fiction. Vous vous souvenez d’un film intitulé Le Jour où la Terre s’arrêta ?
MOI : Le premier?
PAUL : Oui. Rappelez-vous la fin, quand Klaatu dit au monde : « Vous devez rejoindre ce club dont nous faisons partie, nous sommes des planètes pacifiques », et ainsi de suite, n’est-ce pas ?
MOI : Euh, qu’avez-vous pensé du remake avec Keanu Reeves en 2008 ?
PAUL : De la merde ! (regard impassible) Alors, Klaatu monte dans sa soucoupe volante et s’envole. Eh bien, mon histoire commence en 2038, quand il revient et dit : « Eh bien, vous avez eu le temps d’y réfléchir, vous voulez nous rejoindre maintenant ? » Et il donne un ultimatum de 12 ans à la planète, jusqu’en 2050, pour se ressaisir. J’en suis à la quatrième année d’écriture.
MOI : Quand pensez-vous le terminer?
PAUL : En fait, ce que je prévois, c’est d’écrire jusqu’à la fin de 2042, et d’en faire un premier livre. Ensuite, je rédigerai un synopsis pour chaque année jusqu’en 2050. Mon idée est de présenter tout cela comme une série télévisée en 12 épisodes. Le film original a été produit par 20th Century Fox, donc ce serait intéressant pour eux de s’en occuper. Cela leur permettrait de raviver l’intérêt pour un classique de la science-fiction tout en proposant une série contemporaine.
MOI : Le livre contiendra-t-il certaines de vos œuvres?
PAUL : La couverture, oui.
MOI : Juste la couverture?
PAUL : Oui. (rires)
MOI : La musique prog semble occuper une place importante dans votre vie créative, que ce soit à travers votre travail avec Genesis, Van der Graaf Generator ou vos peintures en live. Est-ce la prog qui vous inspire dans votre processus de création ?
PAUL : Pas vraiment. Je suis assez ambivalent par rapport à la prog. Il y a beaucoup de prog que je n’aime pas, comme les trucs trop tape-à-l’œil, trop techniques ou les démonstrations de virtuosité, vous voyez ? Ce que j’aime, c’est une prog qui s’apparente à une belle poésie, avec une musique intéressante, mais pas écrasante.
C’est pour ça que Genesis était si bon : ils avaient une musique incroyable accompagnée de paroles tout aussi géniales. Le fait qu’ils soient associés à la prog est juste un hasard. Au fil des ans, j’ai été invité à de nombreux festivals de musique prog, en tant qu’exposant, pour vendre mes produits et échanger avec les gens.
MOI : Et c’est à ce moment-là que vous avez commencé à faire vos peintures en live lors de concerts.
PAUL : En effet. Je peins un tableau en entier pendant que le groupe joue. Et les gens peuvent me regarder le faire. C’est vraiment très amusant.
PAUL : J’ai commencé à faire mes peintures en live au festival Baja Prog, au Mexique. J’y suis allé trois années de suite, car c’est proche de Los Angeles, où j’habite, et c’était facile d’y apporter mon matériel. Un jour, le responsable du festival m’a dit : « Tu sais, Paul, tu exposes tes œuvres ici, mais tu pourrais aussi participer au spectacle. » Alors, j’ai demandé à quelques groupes que je connaissais si je pouvais peindre pendant qu’ils jouaient. Et si c’était un groupe pour lequel j’avais réalisé une pochette d’album, je leur proposais de la reproduire pendant leur performance.
Et cela a très bien fonctionné. Vous savez, la peinture est une expérience très solitaire. On s’assoit dans son atelier, généralement seul, et on travaille pendant des heures. Pour moi, c’était donc un vrai défi : peindre en 90 minutes quelque chose qui m’avait pris des semaines à réaliser. On se demande alors : « Comment vais-je réussir à faire en 90 minutes une image qui a pris des jours et des jours ? » L’adrénaline monte vraiment, car vous peignez tout en gardant un œil sur l’horloge.
MOI : Et en plus, les gens dans la foule vous regardent peinturer.
PAUL : Oui, et très souvent, il y a une caméra, et ce que je peins est projeté sur un écran derrière le groupe qui joue. Souvent, je commence à peindre, je me mets dans le rythme, puis je regarde ma montre et me dis : « Merde ! Je ferais bien d’accélérer ! » (rires). Alors, vous vous mettez à peindre quelque chose de familier, mais d’une manière nouvelle, plus rapide, plus spontanée. Ça reste la même pochette d’album, mais ça devient aussi une version originale.
MOI : Avez-vous déjà manqué de temps pour finir une œuvre?
PAUL : Non. Quand je travaille, je garde toujours un œil sur le temps. Si nécessaire, je simplifie la peinture pour obtenir le même effet et terminer dans les délais.
MOI : Faites-vous toujours de la peinture en direct ?
PAUL : Bien sûr!
MOI : À part la prog de temps en temps, quel genre de musique écoutez-vous ? Avez-vous une préférence ?
PAUL : J’écoute de tout, honnêtement. Mes goûts sont éclectiques. Mais si je devais vraiment choisir, ce serait le jazz, en particulier les claviers : Jimmy Smith, Jack McDuff, et le jazz moderne. J’adore découvrir de nouvelles choses.
MOI : Et donc, comment votre Borg Symphony s’intègre-t-elle dans tout cela ? Si j’ai bien compris, les musiciens du groupe sont « assimilés » ? Quelle est l’histoire derrière ça ?
PAUL : J’ai toujours été très intéressé par la musique, même si je n’ai jamais appris à jouer d’un instrument. Mais au fil des années, certains groupes avec lesquels je travaillais finissaient par acheter de nouveaux équipements et me donnaient leurs vieux claviers ou amplis. Avec le temps, les instruments sont devenus de plus en plus numériques. On pouvait créer des séquences, des boucles, et utiliser des logiciels comme Pro Tools. Et comme je suis assez à l’aise avec l’informatique, j’ai commencé à assembler des morceaux de musique ici et là. Ma première réflexion a été : quel genre de musique un cyborg pourrait-il créer ? Un être qui serait mi-humain, mi-machine ? Vous auriez toute la précision et les composantes numériques cybernétiques, mais aussi les émotions humaines.
Beaucoup de mes amis musiciens ont d’abord pensé : « Oh mon Dieu, Paul se met à faire de la musique, ça va être un désastre » (rires). Mais je me suis réuni avec eux, on a joué ensemble, et ils m’ont dit : « En fait, tu es vraiment doué pour ça. » C’est comme ça que les choses ont évolué. Il n’y a jamais les mêmes personnes dans le groupe, la formation change tout le temps.
MOI : Alors, essentiellement, la Borg Symphonique joue de la musique qu’un Borg jouerait?
PAUL : Oui, on utilise des boucles, et on a une boîte à rythmes. On a aussi un vrai batteur, un bassiste et des guitaristes. Ma contribution personnelle, c’est d’apporter l’aspect électronique et cybernétique au tout. Ce que je joue est plutôt spatial, électronique. Ça peut donner le ton aux autres ou devenir l’instrument principal. Et personne ne domine. On se respecte tous et on a appris à s’écouter les uns les autres. On a de véritables conversations musicales.
MOI : Vous voulez dire comme du jazz? C’est surtout improvisé?
PAUL : Oui, en quelque sorte, mais ça finit par devenir des compositions. On joue un peu et, à un moment, on se dit : « Attendez une minute, ça, c’est une chanson ! »
MOI : Donc, une composition naît spontanément ?
PAUL : Oh oui.
MOI : Et les musiciens de la Borg Symphonique doivent-ils être déguiser en Borg?
PAUL : Oh que oui ! Nous avons des costumes et des masques high-tech que les musiciens peuvent mélanger et assortir à leur guise.
MOI : Est-ce arrivé que l’auditoire soit, lui aussi, déguisé?
PAUL : Pas vraiment. Parfois, un Borg s’assoit dans le public avant le spectacle, mais on ne sait jamais s’il est réel ou non. Ça peut semer un peu d’inquiétude. (rires)
MOI : Quelle est l’une des choses les plus mémorables qui vous soient arrivées lors d’un spectacle ?
PAUL : Quand on a eu une petite dominatrice de 5'3, en cuir intégral et bottes montantes, comme reine des Borgs. Elle était la narratrice, et elle a fait un travail extraordinaire !
MOI : Les spectacles en live ont évidemment pris un coup dur dernièrement. Comment gérez-vous la pandémie ? La trouvez-vous très contraignante ?
PAUL : Non, pas vraiment. Je n’ai pas peur d’être seul. Je veux dire, je travaille déjà seul. Je n’ai pas de relation intime avec qui que ce soit. J’étais marié, mais ce n’est plus le cas. Donc, être isolé n’a pas été un grand bouleversement pour moi. Cela dit, ce qui me manque, c’est de pouvoir aller au restaurant ou au cinéma.
MOI : En parlant de sorties, avez-vous déjà fait la fête avec les membres de Genesis ?
PAUL : Pas vraiment. Je veux dire, le seul avec qui je me souviens être allé au pub, c’est Phil (Collins). Je ne pense pas que Peter boive.
MOI : Vraiment ? Je n’imaginais pas Phil comme le fêtard du groupe.
PAUL : Vous plaisantez ? C’était le renifleur par excellence. Sa drogue de prédilection était la coke, il en parle dans son livre. Il y était vraiment accro.
MOI : Paul, je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Prenez soin de vous.
PAUL : Restez au chaud.*
MOI : J’y tâcherai.
LA FIN
*Au moment de cet entretien, l'hiver dernier, il faisait 13° Celsius à Ventura, en Californie, où vit Paul, alors qu'à Montréal, où je vis, la température était de -8° Celsius.
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