Le but de notre nouvelle série « Non, j'ai le meilleur système du monde ! » n'est pas que les gens se vantent de leur système. D'accord, c'est un peu le cas, mais c'est une vantardise qui, je pense, peut être acceptée par tous. C'est une vantardise sans fanfaronnade, sans prétention et sans dire qu'il faut dépenser une petite fortune pour construire un système à la sonorité magique. Il y a de la fierté, mais c'est une fierté avec du cœur et de la générosité qui a pour but d'inspirer et d'aider les autres. La qualité du son est à la portée de chacun d'entre nous, amoureux de la musique et du son, et dans chaque épisode de cette série, nous présenterons un système qui rend son propriétaire extrêmement heureux.

Notre premier épisode met en scène un de mes amis proches, Karim Senoussi, qui a attrapé la piqure de l'audio il y a de nombreuses années lorsque, alors qu'il cherchait en vain un système audio multizone au salon annuel de l'audio de Montréal, il a osé s'asseoir sur le fauteuil de prédilection (sweet spot) de l'un des exposants et a été époustouflé par ce qu'il a entendu. « Le son était si proche. En écoutant une guitare acoustique, c'était comme si je pouvais entendre l'humidité du doigt sur les cordes. J'en avais la chair de poule. Et j'ai su alors que je voulais un système capable de reproduire cette sensation de super réalisme. »

Aujourd'hui, le système de Karim est si bon qu'il pourrait probablement faire payer les gens pour l'écouter par blocs de 30 minutes. Je ne plaisante pas, ou je ne dis pas ce que je dis par loyauté. J'envie son système.

Il a bouleversé mon monde lorsque je l'ai entendu pour la première fois. Il continue d'ébranler le monde de nombreuses personnes lorsqu'elles l'entendent pour la première fois. C'est sans aucun doute le système que j'ai écouté en compagnie d'autres personnes et qui a suscité, y compris de ma part, le plus d'éloges.

Pourtant, compte tenu de sa qualité sonore — et il sonne comme un million de dollars — le système de Karim n’a pas coûté une somme faramineuse à assembler. Il a réussi à créer une synergie avec le lecteur CD Simaudio Moon Neo 260D (première génération), l’amplificateur Mark Levinson ML-9 (Karim : « Un véritable ampli Mark Levinson, créé il y a plus de deux décennies par l’équipe légendaire de Levinson et Thomas Colangelo »), le préamplificateur Thöress à lampes fabriqué en Allemagne (« Dual mono avec câblage point à point, pas de circuit imprimé »), et le joyau de son système, les enceintes monolithiques Dunlavy SC V (« John Dunlavy était un génie qui a sous-évalué le prix de ses enceintes »), faciles à piloter malgré leur poids combiné de 600 livres !

En regardant l'équipement de Karim, vous pouvez penser : vintage. Mais le système ne sonne pas « old school », loin de là. Il sonne naturel, sans effort, et substantiel. « Les gens disent que mon système sonne bien et qu'il est grandiose », dit Karim, dont la salle d'écoute au sous-sol a la taille et la forme d'un garage pour une voiture. « Ils se concentrent tellement sur la musique qu'ils en oublient le matériel. C'est ce que doit faire un bon système. D'après mon expérience, le prix ne peut pas vous dire si un composant fonctionnera bien ou non dans votre système, même s'il s'agit d'un composant qui a reçu des éloges dans le monde entier ou d'un composant que vous avez entendu sonner de façon extraordinaire dans un autre système. Les gens doivent d'abord l'essayer chez eux pour voir s'il y a une synergie avec le reste de leur système, car la synergie est tout dans ce jeu. Il est important d'avoir une période d'essai. »

L'excellent système de Karim a produit un résultat inattendu. Il m'a fait prendre conscience de la qualité du son des CD. Lorsque j'ai appris que Karim n'avait pas de tourne-disque, j'ai été déçu. Puis j'ai entendu son système à base de CD et j'ai pensé : oui, d'accord, ce serait amusant s'il avait un tourne-disque, mais bon sang si ces CD ne sonnent pas vraiment bien. Non numériques, même. Cela m'a incité à acheter le 260D de Simaudio pour remplacer mon vieux transport.

Ce qui est remarquable, et qui semble soutenir la politique d'essai de Karim, c'est le fait qu'il a essayé des lecteurs de CD beaucoup plus chers dans son système, et bien que ces derniers aient pu faire une ou deux choses mieux que le 260D - plus de détails, des basses plus solides, une imagerie plus précise - son lecteur les a tous surpassés en termes d'engagement d'écoute.

« Je ne dirai jamais que j'ai le meilleur ampli, le meilleur préampli ou quoi que ce soit d'autre. Ce que j'ai, ce sont des composants qui fonctionnent extrêmement bien ensemble. Pour savoir si un composant convient ou non à votre système, il faut se demander s'il vous distrait de la musique ou s'il vous permet de vous y plonger plus facilement. Les gens qui écoutent mon système disent que c'est comme un voyage dans leur tête. Il les emmène dans un voyage musical. La plus grande erreur des novices est de toujours vouloir plus de détails ou des images plus nettes. Souvent, cela se fait au prix d'une agressivité sonore qui fatigue l'écoute. »

Si vous avez lu l'article de Gilles Laferrière, collaborateur de PMA Magazine, intitulé « Pour en finir avec le débat du câblage audio ! Partie 2 », vous savez que Gilles accorde une grande importance aux câbles et au traitement de la pièce. Ce n'est pas le cas de Karim, qui dit avoir essayé de nombreux câbles onéreux, mais a eu des meilleurs résultats avec les câbles d’entrée de gamme, y compris le câble d'alimentation de Mark Levinson et un câble d'alimentation en cuivre bon marché qu'il utilise avec le 260D, à leurs homologues plus chers. Bien que les améliorations se soient traduites par une présentation plus organique et « homogène », Karim s'empresse de souligner que son expérience n'invalide en rien les câbles coûteux, mais reflète simplement l'importance de la synergie. Quant au traitement de la pièce, Karim n'en utilise aucun : « Pour une raison quelconque, ma pièce n'en a pas besoin. Mon son est très cohérent et s'étend bien au-delà de mes murs », à moins que vous ne considériez comme un traitement de la pièce l'occultation complète de toutes les sources de lumière dans la pièce, y compris les LED, sur l'équipement lui-même, sur lequel Karim applique un petit morceau de ruban électrique noir. Il s'agit d'une technique de « privation sensorielle » qui plonge l'auditeur dans une obscurité proche de la cécité, dans laquelle des objets situés à un pouce du visage sont indétectables à la vue. Selon Karim, les indices visuels - de la pièce, du système, des gens, du mobilier, de n'importe quoi - peuvent détourner l'attention du voyage mental musical en nous rappelant que nous n'écoutons pas un événement réel, mais plutôt un facsimilé de celui-ci.

Le matériel de Karim n'est pas placé sur un rack à composants, mais sur le sol, sur une plaque métallique, suffisamment bas pour ne pas bloquer la vue de l'écran de cinéma qui descend du plafond entre ses enceintes. La Thöress, en revanche, est posée directement sur la moquette. Karim a remarqué un « durcissement » du son de la Thöress - une présentation moins « harmonieuse » - lorsque le préamplificateur est placé sur la plaque. Karim propose : « Peut-être s'agit-il d'un décalage entre le métal et les tubes à l'intérieur de la Thöress, mais je n'en suis pas sûr ».

En dehors du matériel, Karim attribue la qualité sonore de son système à plusieurs facteurs, à commencer par le positionnement des enceintes. Karim utilise un pointeur laser pour placer ses enceintes de manière à ce que le son de chaque enceinte arrive en même temps à l'auditeur. « Un centimètre peut faire la différence. Un de mes amis qui réalise des installations audio personnalisées depuis 20 ans a remarqué que quelque chose n'allait pas lorsqu'il a écouté mon système. Nous avons avancé l'un des haut-parleurs d'un centimètre et le son s'est mis au diapason ».

Karim dit qu'il a également obtenu une augmentation importante des performances en connectant son système à un disjoncteur de terre dédié et en remplaçant le câblage standard de calibre 14 dans ses murs par un câblage plus épais de calibre 10. Il utilise également des produits de filtrage du courant alternatif, notamment une prise murale Furutech GTX et un amplificateur de courant alternatif Nordost QK1. L'effet cumulatif de toutes ces variables, selon Karim, est une scène sonore beaucoup plus cohérente et étendue.

  « Ne jamais rien présumez », dit Karim en guise de conclusion. « Ne vous attendez pas à ce que quelque chose fonctionne de telle ou telle manière dans votre système sans l'avoir d'abord essayé par vous-même. Gardez l'esprit ouvert ».

Si vous avez un système dont vous aimeriez parler dans notre série « Non, JE possède la meilleure chaîne audio au monde ! », faites-le-nous savoir en nous écrivant ici.