Cet article a été publié pour la première fois dans Copper Magazine de PS Audio, avec lequel nous entretenons un programme d'échange de contenu.
Ce mois-ci, je vais prendre un peu d’avance en passant en revue quelques nouveautés que j’ai téléchargées, mais que je n’ai pas encore reçues en vinyle (l’une d’elles est sortie il y a quelques jours et n’est disponible qu’en expédition depuis la Suisse). En complément, je mettrai en lumière une sélection de mes disques préférés pour les fêtes de fin d’année – certains récents, d’autres classiques. C’est de saison !
Nik Bärtsch’s Ronin: Spin
Ronin Rhythm Clan : Moonday (EP)
Ronin Rhythm Records
Spin, sorti le 29 novembre 2024, est le premier album collectif de Nik Bärtsch depuis Awase en 2018. (Son album Entendré de 2021 était un enregistrement solo au piano pour ECM Records.) Cependant, les groupes de Nik Bärtsch, Ronin et Mobile, ne sont jamais vraiment en pause. Bärtsch est copropriétaire du club EXIL à Zurich, en Suisse, où lui et/ou les membres de ses groupes se produisent chaque lundi soir (Montags) dans diverses configurations avec Ronin ou Mobile, souvent accompagnés d’un invité. Cette régularité permet à Bärtsch et à ses compositions uniques, appelées modules, de se développer et d’évoluer. Les modules ne sont pas tant des chansons que des esquisses de motifs musicaux ou rythmiques qui constituent la base structurelle et permettent l’improvisation. Ces modules évoluent et se transforment avec le temps, et peuvent être combinés entre eux pour créer de nouvelles variations musicales.
Spin propose une approche de production différente de celle des précédents albums de Bärtsch pour ECM (et même de ceux sur son propre label, Ronin Rhythm Records), décrite comme un son de groupe « compact ». En effet, le nouveau « Modul 66 », qui ouvre l’album, est plus structuré et se rapproche davantage d’une chanson que des schémas complexes de répétition présents sur ses nombreux enregistrements pour ECM. Les deux autres modules sont « Modul 63 » et « Modul 70_51 », ce dernier étant une combinaison d’un nouveau module et d’une section de « Modul 51 » (présent sur son album Llyria de 2010). « Modul 14 » et « Modul 23 » sont des modules plus anciens, qui ont évolué et mûri depuis leurs premières apparitions sur les premiers enregistrements de Bärtsch (Randori et Rea). Le défi consiste ici à identifier ce qui subsiste des enregistrements originaux tout en appréciant les ajouts et transformations apportés.
Kaspar Rast, membre fondateur, est toujours à la batterie, tandis que Sha, au saxophone et à la clarinette basse, fait partie du groupe depuis maintenant 20 ans. Jeremias Keller est le dernier arrivé, ayant pris la relève de Thomy Jordi à la basse en 2020.
Moonday est un EP en édition limitée sorti début 2024 pour célébrer la 1 000e performance du lundi de Bärtsch à EXIL. La formation Ronin enrichie, appelée Ronin Rhythm Clan, inclut une section de cuivres à trois instruments et une guitare électrique, le tout enregistré en live. « Modul 23 » est si funky qu’il pourrait donner une leçon ou deux à James Brown ! La même formation apparaît dans deux vidéos (Set 1, Set 2) captées à EXIL et disponibles sur la chaîne YouTube de Bärtsch ; le premier set se termine par « Modul 35 », qui est encore plus funky !
Les albums Spin et Moonday sont disponibles sur la page Bandcamp de Nik Bärtsch sous forme de téléchargements FLAC avec des résolutions allant jusqu’à 24 bits/96 kHz, ainsi que sur supports physiques (CD et vinyle).
Jeremias Keller : Alloy
Ronin Rhythm Records
L’actuel bassiste de Ronin, le groupe de Nik Bärtsch, Jeremias Keller, a sorti Alloy en 2023, une collection de cinq morceaux nommés d’après des éléments du tableau périodique, tous basés sur les modules de Bärtsch. Écouter ses transformations de ces modules est une expérience captivante et immersive, car il ajoute de nombreux instruments (tous joués par lui-même) aux idées de base, tout en les enrichissant avec de nouvelles contre-mélodies et des éléments ambiants qui élèvent la musique à un tout autre niveau. Cela évoque la musique de film, les enregistrements d’ambiance, la musique du monde, et même quelques touches d’Isao Tomita parmi les sonorités. C’est un voyage fascinant, surtout si vous êtes familier avec les versions originales.
Keller démontre dans cet enregistrement que les modules ressemblent à des esquisses où un artiste peut compléter l’image avec son propre style unique. Vous pouvez écouter un extrait de Alloy sur Bandcamp, mais si, comme moi, vous êtes fan de Nik Bärtsch, vous serez sans doute tenté d’en acheter une copie, tout comme je l’ai fait.
Musique des fêtes
J’ai toujours regardé Joyeux Noël Charlie Brown chaque année lors de sa diffusion télévisée, mais je n’ai jamais possédé la bande originale de Vince Guaraldi avant la sortie de la version CD en 1986. J’ai manqué le coffret 45 tours de Steve Hoffman/Kevin Gray paru en 2006 chez Analogue Productions, mais Kevin Gray a gravé une version 33⅓ tours en 2014 pour le même label, qui constitue un parfait lot de consolation. Le son est incroyable ! Les détails des instruments sont d’une clarté rafraîchissante, et les voix du chœur d’enfants sont si nettes qu’on peut distinguer chaque voix individuelle. Cependant, il est presque impossible de trouver un exemplaire à moins de 150 $ aujourd’hui, ou 250 $ pour une copie scellée. Une aubaine… si l’on considère que le 45 tours se vend 500 $ ou plus !
Il existe aujourd’hui une multitude de rééditions de ce disque. Fantasy semble le rééditer chaque année dans diverses versions de vinyles colorés, ainsi qu’avec des pochettes d’album en « foil », dont beaucoup sont des exclusivités de magasins. Cependant, une version notable a vu le jour en 2022 chez Craft Recordings. Cette édition, coupée par Kevin Gray, propose un nouveau mixage stéréo et un nouveau mastering réalisé par Paul Blakemore à partir des bandes analogiques originales, ainsi qu’un second disque regroupant des prises studio inédites.
J’ai reçu ce disque la veille de la rédaction de cet article, et je suis ravi de constater que le nouveau mixage est à la fois très frais et détaillé, tout en restant fidèle à la version originale. Seul quelqu’un qui examinerait ce disque au microscope proverbial pourrait déceler de subtiles différences, mais pour le reste d’entre nous, c’est une excellente nouvelle version que je recommande vivement, surtout si vous avez manqué les deux éditions d’Analogue Productions mentionnées plus haut.
Le deuxième disque du coffret n’a rien de particulièrement remarquable, mais l’arrangement bossa nova de « Greensleeves » aurait fait une excellente piste bonus à part entière. Cet album est également le seul que j’aie vu inclure « Jingle Bells », qui accompagne une scène où Schroeder joue du piano. Le seul morceau qui n’a pas été réédité, sauf sur un CD des années 2000, est « Surfin’ Snoopy », qui apparaît au début du programme télévisé.
Voici quelques autres vinyles qui m’ont marqué au fil des décennies.
Dans mes jeunes années, je jouais certains des disques suivants à la maison, et l’un des incontournables de la « bonne » console Magnavox du salon (que je n’avais pas le droit d’utiliser très souvent) était le Christmas Album de Herb Alpert & The Tijuana Brass. En 2015, le label d’Alpert, Herb Alpert Presents, a réédité ce classique en vinyle, remastérisé par Bernie Grundman. Je possède une copie de cette réédition ainsi qu’un pressage original. Les arrangements, toujours uniques aux disques du Tijuana Brass, se distinguent également ici, avec une interprétation personnelle de Herb sur plusieurs standards de Noël (« Jingle Bells », « Winter Wonderland », « Jingle Bell Rock », entre autres), et des parties vocales sans paroles arrangées par Shorty Rogers. Herb chante aussi sur la chanson de Bacharach, « The Bell That Couldn’t Jingle », et l’album se termine sur une version douce et discrète de « Jesu, Joy of Man’s Desiring ».
Cela tombe également à point nommé, car Alpert repartira en tournée avec un nouveau Tijuana Brass au début de 2025, après n’avoir pas réuni le groupe depuis la tournée de son album Bullish en 1984. Cela coïncide également avec son 90e anniversaire, le 31 mars 2025. Une célébration s’impose donc !
J’ai mentionné Hey! Merry Christmas! des Mavericks l’année dernière dans ma liste de favoris pour les fêtes, mais comme c’est l’un des rares albums de Noël que j’écoute régulièrement, je me devais de le mentionner à nouveau ici. Je n’ai pas mis la main sur le rare pressage en vinyle blanc, seulement sur une version standard en noir. Mais j’ai tellement apprécié la musique (surtout les morceaux originaux) que cet album a été ma porte d’entrée vers le style musical des Mavericks. Une grande partie de l’album évoque l’ambiance de Phil Spector, notamment avec des titres comme « Christmas Time Is (Coming ‘Round Again) », « Santa Does » et la reprise du groupe de « Christmas (Baby Please Come Home) ». On y trouve aussi un clin d’œil ludique avec le double sens de « Santa Wants to Take You for a Ride ».
J’ai acheté l’album de Noël d’Ella Fitzgerald, Ella Wishes You a Swinging Christmas, un peu sur un coup de tête en le découvrant dans les bacs à CD dans les années 1990. J’en avais déjà une version vinyle de la série Back to Black d’Universal, mais j’ai trouvé une bonne affaire sur le remaster plus récent de Craft Records (dans la série Verve Acoustic Sounds), qui est la meilleure version que j’aie jamais entendue de cet album. Les arrangements de Frank DeVol sont élégants, avec une ambiance de lounge des années 1960, ce qui les rend encore plus charmants. La seule chanson que j’aime moins est « Good Morning Blues », mais le reste de l’album alterne brillamment entre morceaux enjoués et titres plus doux, selon l’humeur. Les deux morceaux d’ouverture (« Jingle Bells » et « Santa Claus is Coming to Town ») donnent le ton, que l’album suit sans effort. Pour 2024, Verve propose une nouvelle édition deluxe en deux vinyles, avec un deuxième disque regroupant ses enregistrements de Noël réalisés pour Decca.
J'ai découvert l'album de Noël original de Lou Rawls, Merry Christmas Ho! Ho! Ho!, il y a quelques années à peine. Mes parents possédaient cette version de Rawls de « Have Yourself a Merry Little Christmas » sur une compilation de Capitol Records datant de 1968, The Best of Christmas. Cet album poursuit naturellement dans le style jazzy et soulful caractéristique de Rawls à cette époque, qui reste l'une de mes périodes favorites de sa carrière. Ce qui me séduit particulièrement dans cet album, c'est la présence de quelques chansons moins connues disséminées ici et là.
Le Ramsey Lewis Trio a enregistré un album de Noël, Sound of Christmas, pendant ses années chez Chess Records. Cet album met en vedette son trio composé de Eldee Young (basse) et Red Holt (batterie), avec certains morceaux agrémentés de cordes arrangées et dirigées par Riley Hampton. La plupart des chansons sont des classiques familiers (notamment une version bluesy de « Merry Christmas, Baby »), mais le morceau-titre est une composition originale et charmante de Lewis, tout comme son « Christmas Blues ». Doux et relaxant, cet album est toujours un plaisir à écouter à la Casa de Rudy.
J'ai d'autres disques sur le thème des fêtes, mais je les garde pour l'année prochaine. Je vous souhaite de merveilleuses fêtes de fin d'année… peu importe la manière dont vous les célébrez !
Image d'en-tête : disques de Noël et autres issus de la collection de Rudy. Quatre des six disques sont des albums de Noël (les disques transparents rouge et vert sont The Christmas Wish de Herb Alpert, le disque turquoise est Socks de JD McPherson, et celui en bas à gauche est l'album Stax Christmas). Le cinquième disque est lié à l'hiver (Snowflakes are Dancing de Tomita), et le disque rouge placé au-dessus est un pressage Music On Vinyl de la bande originale de West Side Story.
Reproduit avec l'autorisation de l'auteur. Pour plus d'articles comme celui-ci, visitez Copper Magazine.
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