Peu de détaillants audio prennent leur rôle d’ambassadeurs de l’audio à cœur autant qu’Audiophile Experts, une enseigne que j’ai mentionnée à plusieurs reprises dans PMA Magazine pour une raison majeure : ses propriétaires, Stacy et Mathieu, ne cessent de trouver des moyens ingénieux pour maintenir la magie auprès de leurs clients. Qu’ont-ils accompli cette fois ? Au prix d’un investissement considérable, tant en temps qu’en argent, ils ont conçu ce qui s’apparente de très près à la salle d’écoute idéale pour un magasin d’audio.
Je n’y avais jamais vraiment réfléchi auparavant, mais une salle d’écoute, qu’elle soit domestique ou située dans un magasin d’audio, ne peut pas, par sa conception et sa structure, convenir également à tous les composants concurrents. Cette réalité favorise inévitablement certains composants au détriment d’autres, même si leur qualité sonore est objectivement équivalente. Les enceintes, en particulier, sont très sensibles à leur environnement en raison de leurs schémas de dispersion uniques. Et, sauf si un magasin est prêt à réaménager sa salle d’écoute pour chaque nouveau composant testé, les traitements acoustiques conventionnels ne constituent pas la solution la plus adaptée. Alors, quelle est la réponse ?
Une solution ingénieuse a été mise en œuvre par Stacy et Mathieu : transformer la salle d’écoute en elle-même en traitement acoustique. Autrement dit, ils ont réduit l’impact de la pièce sur l’écoute en modifiant son architecture. Pour y parvenir, ils ont construit deux murs de taille réelle, renforcés acoustiquement, à proximité des murs existants. Cela permet à l’énergie excédentaire générée par les haut-parleurs d’être évacuée hors de la zone d’écoute et dirigée dans l’espace entre les murs d’origine et les murs acoustiques, où elle est absorbée jusqu’à disparaître. En somme, ces nouveaux murs agissent comme de gigantesques pièges à basses, empêchant les nœuds acoustiques – ces zones où les ondes sonores en collision s’annulent – de se former à l’intérieur de la salle et de dégrader la qualité sonore globale.
Bien entendu, Mathieu et Stacy n’auraient jamais laissé au hasard la conception de la salle d’écoute idéale. Pendant trois mois, avant et pendant le processus de construction, des simulations informatiques sophistiquées ont été réalisées à chaque étape. Ces calculs complexes ont permis d’analyser les réponses en fréquence et d’identifier les zones potentielles de nœuds acoustiques, afin de définir les meilleures stratégies à adopter.
Ces recherches ont conduit à plusieurs améliorations acoustiques remarquables : l’utilisation du nouveau mur arrière pour le rangement de centaines de disques vinyles, une étagère en quartz fixée au mur pour assurer la stabilité du matériel audio, un panneau de disjoncteurs dédié protégé par un condensateur de 675 000 microfarads, un gradateur de lumière indépendant du panneau électrique principal, ainsi que l’installation de câblages muraux et de composants fournis par la société de hi-fi Luna Cables, entre autres. Le résultat ? Une salle capable de gérer un volume d’air bien plus important que dans sa version précédente. Voilà ce qu’on appelle du dévouement !
Ce dévouement semble avoir porté ses fruits lorsque j’ai pu écouter le système installé pour l’occasion. Celui-ci comprenait une paire d’enceintes KEF Blade Two Meta, à la fois imposantes et élégantes – la soirée marquait également l’inauguration d’Audiophile Experts en tant que distributeur KEF – soutenues par des équipements de marques prestigieuses comme Accuphase, LUXMAN et Stable 33.33.
En écoutant un extrait de l’album Tales of Mystery and Imagination: Edgar Allan Poe du Alan Parsons Project, j’ai eu l’impression de ne pas entendre la pièce du tout, mais uniquement les enceintes et, bien sûr, les composants en amont. La musique semblait ainsi plus « libre » : plus ouverte, expansive et expressive. Je n’ai perçu aucune anomalie liée aux interactions avec la salle. C’était une expérience convaincante. Audiophile Experts avait réussi à créer une pièce qui donnait l’illusion qu’elle n’existait pas.
Il y avait, bien sûr, une salle baptisée Harmonia, qui remplaçait l'ancien nom, Richelieu. Comme l’a expliqué Mathieu à la foule avant le début de la musique, le nom Harmonia a été choisi pour évoquer la pureté et l’équilibre du son.
Je ne peux imaginer un nom plus approprié pour cet endroit exceptionnel. Bravo, Stacy et Mathieu. Vous avez dépassé toutes les attentes en créant l’une des meilleures salles d’écoute dans lesquelles j’ai eu le privilège d’entrer.
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