Cet article a été publié pour la première fois dans Copper Magazine de PS Audio, avec qui PMA entretient un programme d’échange de contenu.

Au début de cette série, j’ai insisté sur le fait que, dès que vous montez sur scène, vous n’êtes plus seulement un musicien – vous êtes un performeur. Un artiste, là pour offrir aux auditeurs une expérience captivante. En tant que tel, votre apparence doit être à la hauteur.

Une grande partie de la présence sur scène repose sur le fait de paraître spécial et de donner l’impression que votre place est bel et bien sur scène. Le public vous respectera davantage si vous avez l’air d’un artiste sérieux. Une fois que vous atteignez un niveau semi-professionnel ou professionnel, vous avez tout intérêt à soigner votre apparence, surtout si les spectateurs ont payé pour vous voir. (Si vous jouez dans un orchestre symphonique, un code vestimentaire sera imposé.)

Voici la règle numéro un.

C’est LA règle numéro un, celle qu’il faut garder en tête avant toute autre.

Et pour être bien clair, c’est la RÈGLE NUMÉRO UN :

Ne ressemblez pas à un membre du public.

Vous devez vous démarquer des spectateurs. Vous ne devez pas donner l’impression que vous venez de sortir de la foule pour monter sur scène. Affirmez-vous comme un musicien talentueux et compétent, qui prend au sérieux son rôle et sa responsabilité de divertir le public.

Soigner votre apparence vous fera sentir que vous accomplissez quelque chose de spécial et renforcera votre confiance en vous ainsi que votre estime de soi.

Soyons clairs : il existe d’innombrables discussions en ligne sur les « dad bands » et sur le fait qu’il ne faut surtout pas en avoir l’apparence. (Le terme « dad band » est assez explicite, mais ne le confondez pas avec « dad rock ».) C’est devenu un tel cliché que les pantalons beige et les shorts cargo sont désormais des stéréotypes vestimentaires moqués sur les forums musicaux, au même titre que les fedoras, les chemises hawaïennes trop larges et, pire encore, le plus grand crime vestimentaire de tous : les chaussettes blanches avec des sandales. Je sais, je sais, nous avons presque tous déjà commis l’erreur de monter sur scène en portant l’un de ces éléments, voire plusieurs à la fois… mais ce n’est clairement pas un look de scène à adopter. Et oui, ne portez jamais de chaussettes blanches et de sandales pour une audition sérieuse. Vous avez toutes les chances de ne pas être retenu.

Réfléchissez au type de groupe dans lequel vous jouez et à l’image que vous devez projeter.

Le style musical et les lieux où vous jouerez sont des éléments clés pour déterminer votre apparence sur scène. Si j’entre dans un bar et que je vois des hommes et des femmes avec des chapeaux de cow-boy, des chemises western, des bottes et des bolos, je sais qu’ils vont jouer de la musique country avant même d’entendre une note. Si vous faites partie d’un groupe de métal, vous pouvez vous permettre le cuir, les chaînes et les accessoires cloutés, et vous ne vous tromperez jamais en optant pour du noir. En fait, quel que soit le style de votre groupe, le noir reste une valeur sûre. Il est toujours approprié, que vous soyez James Hetfield ou Chris Stapleton. Même un simple jean noir à la place d’un jean bleu peut rehausser votre apparence sur scène. Les groupes d’Americana et de folk peuvent opter pour le denim, les chemises en flanelle et en velours côtelé pour paraître « authentiques » (bien que, comme toute image, cela puisse être une stratégie marketing soigneusement calculée). L’apparence du groupe fait partie intégrante de son identité.

Si le chanteur principal est l’artiste vedette ou le point central du groupe, il peut – ou devrait – s’habiller de façon à se démarquer des autres membres. Vous ne voulez pas voler la vedette à Dionne Warwick ou Beyoncé.

Cela dit, il est essentiel d’adapter sa tenue au lieu. Si vous débarquez dans un bar local comme le Laurel ou le Village Lanterne vêtu de paillettes, avec une coupe pompadour ou un look à la Elton John, attendez-vous à recevoir des regards perplexes de la part des clients. En revanche, si vous êtes les New York Bee Gees et que vous jouez au Paramount pour le réveillon du Nouvel An, c’est le moment de sortir le grand jeu : tenues en satin et tout le reste !

Je pense que les femmes ont plus de mal à coordonner leur look sur scène, mais d’un autre côté, elles ont plus de liberté pour oser des tenues audacieuses. À moins d’être David Bowie ou Lil Wayne, la plupart des hommes auront du mal à paraître crédibles dans une tenue extravagante. Les femmes, en revanche, peuvent être funky ou glamour, diva ou décontractées, tout en ayant l’air parfaitement à leur place derrière un micro. Je ne suis pas Tan France, mais mon conseil serait de vous démarquer. Un peu d’éclat – ou une tenue carrément exubérante – montre à tout le monde que vous dominez la scène.

Choisissez des vêtements qui correspondent à votre personnalité. Si vous êtes un vieux bonhomme comme moi, évitez les tenues de jeune homme qui ne feraient que vous ridiculiser. Si vous êtes une femme et que vous ne vous sentez pas à l’aise dans une robe à paillettes ou un short moulant, alors ne les portez pas… et inversement. J’ai longtemps complexé sur ma maigreur, mais après tout, ressembler à un musicien de rock sous-alimenté est… eh bien, un grand classique. (Avec l’âge, ce n’est plus vraiment un problème.) Si vous avez une carrure plus imposante, n’essayez pas de vous glisser dans des chemises ou des hauts trop serrés. Les règles de bon sens pour mettre en valeur sa morphologie s’appliquent toujours.

Si vous êtes jeune, vous pouvez vous permettre bien plus de choses sur scène que si vous avez un certain âge. Même une tenue décontractée – sweat à capuche, baskets et jean – aura toujours l’air « cool » sur quelqu’un de plus jeune. Si vous n’êtes pas du genre extravagant, ne portez pas quelque chose qui vous mettrait mal à l’aise. Mais si vous avez envie de vous lâcher… après tout, c’est du rock and roll !

Si vous faites partie d’un tribute band, vous devrez imiter le look du groupe auquel vous rendez hommage. Dans certains cas, votre garde-robe relèvera presque du costume, comme pour l’extraordinaire groupe de reprises de Genesis, The Musical Box. Ils mettent un soin méticuleux à reproduire non seulement la musique, mais aussi l’équipement, les accessoires de scène, les éléments visuels et les tenues du groupe, au point d’être officiellement autorisés par Genesis à le faire. Assister à leur concert, c’est faire un incroyable voyage dans le temps. À l’inverse, si vous jouez dans un groupe hommage au Grateful Dead comme Reckoning (un excellent groupe que j’ai récemment vu au Beau’s Bar à Greenlawn, New York – qui, comme le dit mon ami Jay Lawrence, est le « Long Island Dead Central »), vous n’aurez pas besoin de paillettes ni de maquillage.

Pensez à ce que porteront les autres membres du groupe. C’est un sujet qui mérite d’être discuté ensemble. Vous devez adopter un look unifié, ou du moins cohérent. À moins d’être les Village People, si l’un des membres est habillé en cuir, un autre ressemble à un vieux cow-boy et un troisième semble sortir d’un parcours de golf, le résultat est déconcertant. Et surtout, cela envoie un message clair : « Nous sommes une bande d’amateurs qui n’a même pas réfléchi à son image. » Je pense que les Ramones étaient imbattables sur cet aspect. Et Devo aussi.

Portez de bonnes chaussures ! Comme pour un entretien d’embauche, elles peuvent faire ou défaire une tenue. Ne montez pas sur scène, même pour un concert décontracté dans un bar, avec des chaussures usées, comme des baskets miteuses… sauf si vous jouez dans un groupe de reprises de Nirvana. Comme dans la vie de tous les jours, rien ne montre mieux votre souci du détail – ou votre négligence – que le choix de vos chaussures. Cela dit, assurez-vous qu’elles soient confortables. Vous ne voulez pas finir le set avec les pieds en feu. Et ne portez jamais une nouvelle paire de bottes pour la première fois lors d’un concert, avant qu’elles ne soient bien rodées. D’un point de vue pratique, si vous êtes guitariste ou musicien avec un pédalier, vos chaussures doivent vous permettre d’actionner vos pédales avec précision, sans risquer de les rater ou de trébucher. (Ne l’apprenez pas à vos dépens.) Les talons hauts peuvent être très stylés, mais ils demandent un certain équilibre.

Si vous jouez dans un groupe de reprises ou un tribute band centré sur une époque – en particulier les années 1960 à 1980 – soigner votre look ajoutera vraiment à la prestation. C’est à vous de voir si vous vous sentez plus à l’aise ou complètement ridicule avec une perruque à cheveux longs. Mais une tenue hippie avec veste à franges et signes de paix, ou un look années 80 avec mulet, vêtements flashy et épaulettes, vous aidera à incarner l’époque et à plonger le public dans son ambiance musicale.

En matière de confort, demandez-vous si vos vêtements de scène risquent d’entraver vos mouvements – y compris votre capacité à bien jouer. Essayez-les à l’avance, instrument en main. Les vestes et manteaux peuvent sembler encombrants. Une cravate trop serrée peut littéralement gêner votre respiration. Une fois, j’ai porté une chemise qui avait fière allure… jusqu’à ce que les boutons de ma manche droite se coincent dans les cordes de ma guitare. Les pantalons moulants peuvent être très stylés, mais surtout si vous êtes un homme, ils peuvent être… inconfortables. (En 1968, j’ai vu le bassiste Lee Dorman d’Iron Butterfly fendre son pantalon sur scène. Le batteur Ron Bushy s’est alors lancé dans un solo de batterie interminable pendant In-a-Gadda-Da-Vida, le temps que Dorman aille en coulisses se changer. Je n’invente rien.) Les jupes serrées peuvent donner un look ultra cool façon Go-Go’s ou B-52’s des années 80, mais elles risquent de sérieusement limiter vos mouvements de danse.

Où trouver des vêtements de scène stylés ? Vous pouvez dépenser environ 300 $ pour des jeans et autres tenues de créateurs comme John Varvatos, ou vous tourner vers des sites spécialisés comme Wornstar, Love Khaos, Pelican Stagewear, Delicious Boutique, Rockstar Original, Light in the Box, Hard N Heavy, et bien d’autres. (Faites une simple recherche Google, et vous tomberez dans le même terrier de lapin que moi.) Mais voici un conseil de pro : fouillez dans les friperies et les magasins de dépôt-vente. Pas ces boutiques hors de prix des grandes villes qui se font passer pour des « vintage shops », mais de vraies friperies comme Savers ou l’Armée du Salut. Vous y dénicherez des vêtements peu portés, voire neufs avec étiquette, dans des styles décalés qui rendent super bien sur scène. J’ai payé moins de 10 $ pour la plupart de mes tenues de scène – et souvent moins de 5 $. Ce n’est pas chez Macy’s que vous trouverez ce genre de pépites. (Et tant qu’à faire, vous pourriez aussi tomber sur du matériel hi-fi vintage, des vinyles ou des CD d’occasion.)

Porter des lunettes de soleil peut avoir des avantages et des inconvénients. Avantage : c’est stylé, et ça protège de l’éblouissement des projecteurs. Inconvénient : ça peut sérieusement compliquer ce que vous faites sur scène.

Si vous jouez de la guitare, rappelez-vous qu’elle peut aussi être un accessoire de mode. Personnellement, je fais toujours attention à ne pas porter une chemise qui jure avec ma Don Grosh ElectraJet verte, ce qui limite pas mal mes choix de couleurs. Les groupes de métal aiment les guitares noires. Jouer sur une Martin D-28 acoustique bien usée envoie un message clair : je suis un musicien de longue date qui en a vu et entendu pas mal. Les guitares vont et viennent avec les tendances. Aujourd’hui, de nombreux groupes alternatifs et d’Americana raffolent des Fender Jazzmasters et Jaguars (offsets, comme on les appelle, en raison de leur corps asymétrique), ainsi que de guitares décalées de marques moins connues. (À mon avis, ça commence à frôler le cliché.) Rien ne dit mieux « Je suis un musicien country » qu’une Fender Telecaster. Jouer une guitare Paul Reed Smith ? Bon, je ne dis pas que quelqu’un dans le public y prêtera attention… mais vu le nombre de discussions sur les forums affirmant que les PRS sont les guitares préférées des dentistes et avocats fortunés, attendez-vous à quelques moqueries amicales de la part d’un musicien. (Ou peut-être que vous êtes un dentiste ou un avocat riche… et dans ce cas, peu importe ce que pensent les autres ! Ce sont, après tout, des instruments superbes et magnifiques.)

Pensez à la température avant un concert. Les clubs et bars bondés peuvent devenir étouffants, tout comme les concerts d’été en plein air. (J’en parlerai plus en détail dans un prochain article sur les défis des concerts en extérieur.) À l’inverse, en automne et en hiver, ou dans une salle mal chauffée, il peut faire un froid glacial. Cette veste en cuir peut sembler ultra stylée, mais elle risque de devenir insupportable sous la chaleur d’un concert punk. Et à l’inverse, si vous jouez en extérieur par 7 °C (45°F) en simple T-shirt, vous regretterez de ne pas l’avoir enfilée. Parfois, la différence entre avoir un super look et être à l’aise se joue sur un subtil équilibre. Personnellement, j’emporte toujours plusieurs chemises et vestes à un concert, au cas où la température changerait entre le moment du chargement et le premier accord.

Et surtout, n’ayez pas peur d’enfreindre les règles. Après tout, le rock and roll est censé être rebelle, non conventionnel, innovant et provocant. Aujourd’hui, tellement de groupes de rock et de pop ont l’air d’avoir été habillés par des comités marketing – et c’est sans doute le cas. Mais ça, ce n’est pas du rock and roll. Madonna, Devo ou Grace Jones se sont-ils déjà souciés de choquer avec leur style ? Se sont-ils déjà remis en question ? À mon avis, probablement pas. Vous voulez tenter quelque chose ? Alors, foncez.

Mais si un jour vous allez aux Grammys, par pitié, laissez tomber les sandales avec chaussettes blanches.

Image d’en-tête : Ron « Bumblefoot » Thal, avec l’aimable autorisation d’Andre Tadim / Deko Entertainment.

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