Chaos et décadence au photoshoot de Beggars Banquet des Rolling Stones

Chaos et décadence au photoshoot de Beggars Banquet des Rolling Stones


Toutes les photos sont de Michael Joseph

Ah, la séance photo de Beggars Banquet—l’un des chapitres visuels les plus étranges, décadents et révélateurs de la carrière des Rolling Stones. Ce n'était pas qu'une simple promotion d'album, mais un véritable spectacle, empreint de cette hédonisme et d'irrévérence qui ont façonné la réputation du groupe.

On y voit le groupe se livrer à un somptueux festin de style médiéval, drapé dans des vêtements excentriques, presque de la Renaissance, entouré d'accessoires qui feraient rougir même Marie-Antoinette. Il y a des plateaux de fruits débordants, des coupes en argent, des chandeliers et, naturellement, des animaux de ferme au hasard, dont une chèvre qui se promène dans la pièce. C'est à la fois une fête, une parodie et un véritable faste rock 'n' roll.

Le photoshoot a été conçu pour refléter les thèmes d’excès et de rébellion présents dans l’album Beggars Banquet. À ce stade, les Stones embrassaient pleinement leur rôle d’ultimes hors-la-loi du rock, jouant sans complexe avec l’imagerie de l’excès et de l’aristocratie. L'idée était d’organiser un banquet digne des rois, mais dans un chaos et une débauche totale, reflétant ainsi leur irrévérence envers les classes supérieures.

Ces images ont été capturées par le photographe Michael Joseph, célèbre pour son travail imaginatif et surréaliste. Joseph a créé une scène mêlant festin médiéval et spectacle psychédélique. D'une certaine manière, il se moquait également du mode de vie bourgeois, comme pour dire : « Bien sûr, nous prendrons votre richesse et votre statut, mais à notre façon, et nous détruirons tout au passage. »

Il est intéressant de noter que Joseph a évoqué la spontanéité du tournage, expliquant comment les animaux, en particulier la chèvre, ont semé la pagaille sur le plateau, perturbant l’image soigneusement préparée. Leur présence ajoutait à l’ambiance anarchique de la séance, un écho parfait à la personnalité des Stones à l’époque.

Toutefois, à l’instar de la fameuse pochette avec les graffitis de toilettes qui fut rejetée, cette scène de banquet décadent n’a pas été retenue pour l’emballage final de l’album. Les dirigeants de Decca étaient déjà nerveux face à l’image rebelle des Stones, et cette attitude tapageuse et insouciante était trop difficile à accepter pour le label. Au lieu de cela, l’album est sorti avec une invitation minimaliste, bien plus sobre, atténuant l’énergie sauvage capturée dans ces images. Rétrospectivement, cette séance photo est devenue emblématique, capturant les Rolling Stones à un moment où ils assumaient leur rôle d’anti-Beatles, se plongeant dans un monde de crasse, de saleté et d’excès glorieux.

Mais ce shooting n’était pas qu’une question d’image. Les scènes de banquet regorgeaient de symbolisme, présentant les Stones comme les rois de leur propre révolution contre-culturelle, tout en se moquant de l’hypocrisie des élites. L’excès du shooting reflétait la vie de plus en plus décadente que menaient les membres du groupe hors caméra, en faisant une représentation visuelle rare et honnête du chaos qui régnait en coulisses.

Dans ces images, le groupe se montre à la fois roi et fou du roi, ridiculisant la haute société traditionnelle tout en savourant leur nouveau statut d’aristocratie du rock. Ce sont les Stones dans leur élément : luxueux, rebelles et indifférents à ce que les autres pouvaient penser.

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