J'adore les événements organisés dans les magasins audio. D'abord, ils me font sortir de chez moi et m'obligent à socialiser. Ensuite, ils tournent autour de l’audio, l’une de mes passions les plus chères. C’est aussi l’un des avantages qui distinguent les boutiques physiques des vendeurs anonymes du web chez qui on commande d’un simple clic. Ces événements sont généralement conviviaux, festifs et détendus — dans le sens chaleureux et confortable du terme, bien sûr, comme un rassemblement dans un salon entre passionnés — en l’occurrence, de son et de musique. C’est un peu comme un mini-festival Osheaga pour ceux qui fuient les foules, mais avec une bien meilleure qualité sonore et beaucoup moins de risques de marcher dans du vomi. Que demander de plus ?

La plupart de ces événements sont organisés par les propriétaires eux-mêmes, ce qui m’amène au deuxième avantage qui distingue la boutique physique du vendeur impersonnel en ligne : le soin apporté. On ne tient pas un magasin audio sans aimer profondément l’audio et vouloir partager cette passion avec les autres. Le magasin, c’est le bébé du propriétaire, et il veut que vous l’aimiez autant que lui. Un petit secret : les meilleurs magasins d’audio que j’ai fréquentés étaient ceux dirigés par leur propriétaire — comme le magasin que j’ai visité pour cet article, Passion Audio, ou un autre que je fréquente régulièrement, Audiophile Experts — où les propriétaires sont souvent présents en magasin et servent eux-mêmes les clients.

Et ce n’est pas peu dire que Martin, copropriétaire de Passion Audio, et sa charmante épouse Sabrina ont « tenu la boutique » lors de cet événement — non seulement ils ont été des hôtes humbles et chaleureux, mais leur espace déborde d’énergie, avec une belle sélection de vinyles rares mais captivants exposés dans des présentoirs en bois contre le mur avant et dans une alcôve aux murs de briques (l’immeuble date des années 1940). On y trouve aussi une belle brochette d’équipements au look ravageur signés Shindo, Dutch & Dutch, BAT et J.Sikora, pour ne nommer que ceux-là. Également présente — et je me dois de la mentionner tant elle a contribué à enrichir la scène audiophile canadienne —, Lily Luo, une femme qui incarne littéralement notre passion : elle la vit et la respire. Elle était là dans son rôle de nouvelle distributrice canadienne pour Burmester, fabricant allemand de renom.

Ce qui m'amène à la raison pour laquelle l'événement a eu lieu - il s'agissait de marquer deux choses : Le nouveau statut de Passion Audio en tant que revendeur Burmester - le deuxième au Canada, avec un troisième en route - et le lancement canadien de l'amplificateur intégré 232 Classic Line de Burmester. Pour l'occasion, deux produits Burmester étaient en démonstration, l'un silencieux - l'amplificateur de puissance Burmester 216 de couleur argentée - et l'autre actif, la pièce maîtresse de l'exposition - l'amplificateur intégré 232 de classe A/B, double mono, dont le prix de détail de 29 000 CA$ en fait l'amplificateur intégré d'entrée de gamme de Burmester. J'ai été surpris d'apprendre deux choses lors de cet événement : Burmester est une entreprise familiale ; deuxièmement, le cœur de métier de Burmester, et de loin, est l'industrie de l'audio automobile. L'audio domestique est une passion personnelle pour Burmester, transmise par feu Dieter Burmester à sa femme Marianne et à sa famille, qui se sont consacrées à entretenir la flamme de l'audio domestique.

Burmester, la société, qualifie le 232 de « couteau suisse ». Il peut être configuré avec un module phono MC basé sur le préamplificateur Reference 077 et l’étage phono 100 de la marque, ou avec un module DAC capable de traiter une large gamme de signaux numériques, incluant ceux provenant de Qobuz (même si l’ampli n’était pas encore compatible avec Qobuz ce soir-là), Roon, TIDAL, Spotify Connect, ou encore d’un disque dur externe. Le 232 — les numéros de modèle chez Burmester reflètent l’année et le mois de sortie du produit, ici « 23 » pour l’année 2023, suivi d’un « 2 » pour février — est donné pour 150 W par canal sous 4 ohms. Il s’agit également du tout premier appareil à arborer le nouveau design esthétique de Burmester.

Alors, comment ça sonnait ? Je commencerai par mentionner les produits associés à la 232 : un DAC LampizatOr Atlantic 3 TRP (Tube Rollers Paradise) (7325 $US) — Martin est le distributeur exclusif des produits LampizatOr au Canada — ainsi qu’une paire d’enceintes à haute sensibilité Wolf von Langa SON (19 995 $US la paire), équipées de tweeters AMT et de haut-parleurs à excitation de champ de 12″. Voici quelques descriptions entendues tout au long de la soirée : son sans effort, propulsion, micro-dynamique, impact. J’y ajouterais : beauté tonale, transparence, subtilité, et une musicalité envoûtante. Je suis resté, j’ai bu davantage de bière allemande, mangé des bretzels (après tout, c’était une soirée à thème allemand), et je me suis surpris à écouter bien plus de musique que prévu.

Le morceau le plus mémorable et impressionnant de la soirée ? « Red Right Hand » de Nick Cave and the Bad Seeds, dans la version utilisée pour le générique de la série britannique Peaky Blinders. L’interprétation était vaste, vibrante, d’une richesse de détails sans fatigue auditive, et d’une transparence saisissante. Elle a élargi ma conscience et s’est fondue dans mes oreilles. Une musique exceptionnelle et une piste de test remarquable !

La soirée s’est révélée stimulante et inspirante. Je suis rentré chez moi le cœur léger. Et ce n’est pas tout : chacun d’entre nous est reparti avec un cadeau — un superbe vinyle crème, au look stylé et au son exceptionnel, du merveilleux Dragon – Concerto for Pipa — offert gracieusement par Lily Luo et sa société Forté Distribution.

C’est exactement ça, le cœur de ces soirées : la musique, le matériel et la convivialité. Merci à toutes celles et ceux qui ont rendu cela possible.