La voix humaine est quelque chose d’incroyable. Je ne peux penser à aucun autre instrument qui fait vibrer nos émotions et notre âme avec autant de force.

Les exemples sont innombrables : Freddie Mercury, Beyoncé, Ella Fitzgerald, Bobby McFerrin, Luciano Pavarotti, Ariana Grande... Faites votre choix.

Et il n'y a pas que la voix des chanteuses et chanteurs auxquelles nous réagissons aussi viscéralement. Que dire des voix familières de nos amis et de nos proches? N'ont-elles pas aussi la capacité de raviver notre esprit, tout comme la musique le fait? Bien sûr, de temps en temps leur voix peut nous taper sur les nerfs, mais on pourrait en dire autant de la voix de nos artistes préférés.

Qu'il s'agisse de chanter ou de parler, la voix humaine est une partie incroyablement importante de notre vie. Hélas, en cette ère de pandémie et d'isolement social, sortir avec d'autres personnes ou aller à des concerts comme on le faisait avant n’est plus possible. Par conséquent, notre dose quotidienne de voix humaines et de contacts humains fait défaut.

Aujourd'hui, la plupart des voix humaines que nous entendons nous parviennent par le biais d'appareils audio personnels ; casques d’écoute ou haut-parleurs. La réalité d'aujourd'hui est que nous entendons surtout les voix humaines à travers des objets créés par les humains. Et quels que soient les casques d’écoute ou les haut-parleurs que nous utilisons, ils sont carrément une extension de nos oreilles. Ils font, presque littéralement, partie de notre corps. Il en va de même pour notre microphone. Lorsque nous sommes sur Zoom ou Skype avec quelqu'un notre voix ne leur parvient que par le biais du microphone qui capte notre discours. Le micro est donc devenu, plus que jamais, une extension de nos cordes vocales.

Une grande partie de ce qui affecte la qualité de notre vie est la qualité de nos interactions. Les interactions que nous avons avec le monde qui nous entoure, y compris celles que nous avons avec nos semblables et avec l'art qu'ils imaginent et conçoivent, affectent grandement le bien-être de notre corps et de notre âme. C'est pourquoi ceux d'entre nous qui ont une mauvaise vue font attention aux lunettes qu'ils portent. Nous nous assurons qu'elles ont la bonne prescription, nous nous assurons aussi qu'elles ne sont pas embuées ou tachées d'empreintes. On ne voudrait pas que la qualité de nos interactions visuelles en souffre.

Mais qu'en est-il de la qualité de nos interactions auditives? Ne sont t’elles pas aussi importantes? N'utilisons-nous pas nos oreilles autant que nos yeux?

Pourtant, beaucoup de gens négligent la qualité des appareils audio qu'ils utilisent, alors qu'ils ont un effet direct sur la qualité de leurs interactions avec le monde. En tant que podcasteur et professeur de langues en ligne, j'ai rapidement réalisé que les gens m'appréciaient davantage, ainsi que mon contenu, lorsque j’ai acheté un microphone de meilleure qualité. Ma voix était devenue plus authentique, plus réelle. Les gens avaient ainsi plus de facilité à s'identifier à moi, à me juger digne de confiance. Si nos écouteurs ou nos haut-parleurs sont incapables de reproduire une ressemblance raisonnable avec la réalité, le remplacement de ceux-ci devient une solution envisageable afin d’améliorer notre qualité de vie.

Et pourtant, si ne pas se soucier de la qualité de notre audio ne nous apporte rien, que dire de l’envers de la médaille ? Nous pourrions passer des heures et des heures à rechercher les "meilleurs" casques d’écoute, haut-parleurs ou microphones, pour ensuite, bien sûr, dépenser une somme d'argent ridicule sinon faramineuse pour se les procurer.

Le désir inassouvi n'améliore jamais la qualité de nos interactions. Toute personne qui a lutté contre une dépendance sait que cela a l'effet inverse. Cette angoisse incessante de ne pas avoir l’impression d’entendre le meilleur son possible peut nous affecter grandement. Cela fonctionne exactement comme l'insécurité que l’on peut développer envers notre physique ; cette mauvaise habitude qui nous pousse à trouver des défauts là où il n’y en pas et qui nous rend malheureux.

Si nos oreilles nous disent que notre système audio sonne merveilleusement bien et qu'ensuite un ou deux amis nous disent la même chose, ne vaut-il pas mieux arrêter de créer des doutes dans notre esprit sur la possibilité que nous n’atteignions peut-être pas la meilleure qualité sonore possible? En matière d'audio, "meilleur" est un terme subjectif, alors que "mauvais" est, somme toute, quelque peu absolu.

L'endroit le plus agréable où être se situe donc quelque part au milieu. Notre qualité de vie se détériore rapidement lorsque nous nous rapprochons trop d'un extrême ou d’un autre, lorsque nous nous préoccupons trop de notre équipement ou pas assez.

J'ai un système de grande qualité qui comprend une paire d'enceintes Magnepan et un amplificateur Densen pas très dispendieux, tous deux achetés d’un ami. À mes oreilles, mon installation sonne merveilleusement bien. Lorsque je l'écoute, totalement immergé dans ma musique, je peux dire la tête haute que je suis arrivé à un endroit que j'ai longtemps désiré atteindre. Mais bien sûr, je garde dans l’esprit que le système de mon ami, qui coûte plusieurs fois plus cher, sonnera sans doute mieux, sans que cela me dérange.

De plus, une meilleure qualité sonore améliore aussi la nature de nos interactions avec la musique. C'est comme si l'on réentendait notre musique, avec une beauté auparavant masquée. Un meilleur son peut également nous permettre de mieux apprécier un morceau ou un genre musical que nous avions négligé au départ, en nous faisant découvrir plus clairement ses subtilités que nous aurions autrefois négligées.

Il s’agit de trouver le bon équilibre entre être soucieux et être reconnaissant ; d’accorder de l’importance à la qualité sonore de notre équipement, tout en appréciant la chance que nous avons de posséder ce que nous avons.

Nos appareils audio sont des extensions de notre corps et chacune des parties de notre corps nécessite et mérite deux choses de notre part: notre attention et notre gratitude. N'est-il pas logique que nous traitions nos appareils audio de la même manière ?