Un mot avec Jay Jay French, membre fondateur de Twisted Sister

Un mot avec Jay Jay French, membre fondateur de Twisted Sister

jayjay fait vibrer sa guitare rouge sur scène

« Je viens d’assister au spectacle de Bob Dylan et c’était la pire $@#% que j’aie jamais vue et entendue de ma vie. »

- Jay Jay French

« Je viens de voir le spectacle de Bob Dylan et c’était la pire $@#% que j’aie jamais vue et entendue de ma vie. Je dis cela avec affection. » C’est ainsi qu’a débuté mon interview avec Jay Jay French, membre fondateur de Twisted Sister et collaborateur de Copper Magazine. J’étais impatient de la réaliser pour deux raisons : d’une part, Twisted Sister a occupé une place importante dans mon paysage musical lorsque je grandissais en banlieue, et d’autre part, j’étais intrigué par l’idée que l’un des membres fondateurs du groupe de rock parmi les plus bruyants des années 1980 soit passionné par l’audio de qualité. Il s’avère que Jay Jay a toujours été fasciné par le matériel audio.

« C’était en 1967. J’avais quinze ans, » raconte-t-il. « Je ne supportais pas la stéréo Zenith de mauvaise qualité que mes parents m’avaient donnée, alors, avec l’argent que j’avais gagné en vendant de l’herbe, je suis allé chez Liberty Hi-Fi, sur Lexington Avenue à New York, et j’ai acheté ma première vraie chaîne hi-fi. Elle comprenait un récepteur Sony, une paire de haut-parleurs KLH et une platine AR avec une cellule Shure. » Ce fut le début d’une histoire d’amour entre Jay Jay et les équipements audio, une passion qui, selon ses propres estimations, l’a conduit à posséder plus de 40 platines, autant de combinaisons ampli-préampli, et une montagne de haut-parleurs.

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Élevé dans l'Upper West Side de Manhattan, Jay Jay était captivé par le glam rock dès 1972, notamment par le look androgyne d'artistes comme David Bowie, Marc Bolan et The New York Dolls. Il allait régulièrement voir ces derniers en concert parce que, selon ses propres mots : « Je ne pouvais pas croire qu’un groupe puisse être aussi mauvais musicalement et avoir pourtant une allure aussi incroyable. Je me suis dit : si seulement on pouvait avoir cette allure-là tout en sachant jouer... Quel concept ! Alors c’est ce qu’on a fait. Twisted Sister ressemblait à une bande de travestis fous, mais on savait jouer. »

Son amour pour un son de qualité a-t-il influencé la qualité d’enregistrement des albums de Twisted Sister ? « Jamais. Parce qu’on jouait dans un genre où il y a 100 % de distorsion. On n’en voulait pas. Nos fans non plus. Je ne suis pas un snob de l’audio. J’écoute de vieilles cassettes. La musique passe toujours en premier. »

Cela dit, même s’il apprécie son système Sonos et son installation informatique Vanatoo-B&W à la maison, la fierté et la joie de Jay Jay résident dans son système de référence. Celui-ci comprend des équipements de VPI, Ortofon, Simaudio, Marantz, PS Audio, Pass Labs, Wilson Audio, Wireworld, Magico (non montré – pour voir une vidéo du système de Jay Jay avec les enceintes Magico A3, cliquez ici), et Elac. Jay Jay qualifie les enceintes Elac UB5 à 500 $US de meilleures enceintes pour ce prix. « Connectées à mon ampli, c’est presque comme si un poisson rouge sniffait de la cocaïne et se prenait pour le requin des Dents de la mer, tu vois ? » Il compare l’expérience d’écouter son gros système à une balade en Maserati à travers la campagne : une occasion spéciale.

Lors d'une pause de Twisted Sister à la fin des années 90, Jay Jay a travaillé comme vendeur chez Lyric Hi-Fi à New York, un poste qu'il a occupé pendant quatre ans. Là-bas, il vendait la crème de la crème de l’hi-fi : Infinity, Mark Levinson, Audio Research, Goldmund. « Plus je jouais avec le matériel au magasin, moins j’avais envie d’écouter mon système à la maison. »

Y a-t-il eu un moment décisif dans sa vie où il a compris qu’il était passionné par la hi-fi sur le long terme ? « Oui, c’est la première paire d’enceintes qui m’a fait dire “Wow, ça sonne vrai” : les JBL L100. Quand j’ai entendu les accords de guitare de Cat Stevens à travers les L100, c’était comme s’il jouait dans mon salon ! »

« Aujourd’hui, » dit-il, « vous pouvez avoir un excellent système sans dépenser une fortune : un ampli PS Audio Sprout, des enceintes Elac ou B&W, avec la possibilité de diffuser en continu, ou encore d’ajouter un lecteur CD ou une platine, le tout pour moins de 1200 $US. Ce sera un système de départ qui vous rendra heureux. Mais si vous me dites que vous voulez acheter une platine USB à 100 $ chez Best Buy, je vous dirais d’aller vous faire &@#$ ! »

Merci pour ton honnêteté, Jay Jay.

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ADDENDUM, 2 juin 2020

L’entrevue ci-dessus a été réalisée avant la pandémie. Nous avons pensé faire un suivi avec Jay Jay pour découvrir ce qu’il faisait ces derniers temps.


« J’écoute beaucoup de vinyles en ce moment, » nous écrit-il par e-mail. « Probablement plus que je ne l’ai fait depuis le début des années 70.

« J’ai décidé de me concentrer sur une forme de musique que je ne connais absolument pas : le jazz. Quand j’ai signé avec Atlantic Records, (le co-fondateur et président d’Atlantic) Ahmet Ertegun m’a donné une tonne de disques de jazz classiques de leur catalogue, il y a des années. »

Cela veut-il dire qu’il s’intéresse désormais au jazz ? « C’est un genre qui m’a toujours échappé et qui reste un mystère pour moi. Je le passe en boucle, en espérant qu’un déclic se produise. L’avenir dira si ça finit par entrer. »

Dans un geste de bonne volonté, j'ai proposé d'acheter la collection de jazz de Jay Jay. Je n'ai toujours pas eu de réponse.


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