Critique : Amplificateur intégré avec DAC NuPrime IDA-9

Robert Schryer se laisse emporter, à sa grande surprise, par l’IDA-9 de NuPrime : un concentré de puissance élégant et compact, dont le son riche et dynamique dépasse largement ce que son prix pourrait laisser croire.

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Critique : Amplificateur intégré avec DAC NuPrime IDA-9

Robert Schryer se laisse emporter, à sa grande surprise, par l’IDA-9 de NuPrime : un concentré de puissance élégant et compact, dont le son riche et dynamique dépasse largement ce que son prix pourrait laisser croire.

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Les prix sont indiqués en $US.

L’IDA-9 de NuPrime m’a pris par surprise pour plusieurs raisons. D’abord, pour un ampli intégré de 200 W par canal, il est remarquablement compact. Mais pas léger pour autant : une fois en main, il dégage une impression de robustesse et de solidité.

Deuxième surprise : son prix. À 1549 $US, cela semble presque raisonnable à une époque où les prix s’envolent, sans parler du coût généralement élevé des équipements audiophiles. Et ce prix devenait d’autant plus étonnant à mesure que j’écoutais l’IDA-9. Mais j’anticipe un peu.

Les bases : l’IDA-9 est un amplificateur intégré avec DAC, combinant un étage d’entrée en classe A à un étage de puissance en classe D basé sur la technologie GaN. Après avoir écouté plusieurs hybrides de ce type, j’ai fini par me laisser séduire par cette architecture — au point de la préférer aujourd’hui, je crois, aux hybrides à transistors et tubes. Lorsqu’elle est bien réalisée, une conception classe A/classe D peut offrir la fluidité et le toucher d’une pure classe A, tout en profitant de la dynamique, de la rapidité et de l’efficacité caractéristiques de la classe D.

L’IDA-9 succède à l’IDA-8, un modèle déjà bien accueilli, mais s’avère supérieur à tous les niveaux. Il bénéficie d’un étage d’entrée repensé et d’un circuit MOSFET à commutation en classe D amélioré, ce qui se traduit par une meilleure résolution et une puissance accrue. L’IDA-8 délivrait 100 W par canal ; l’IDA-9 double cette puissance à 200 W. Et malgré cette montée en puissance, il fonctionne 30 % plus froid que le 8, ce qui en fait un appareil plus efficace. Je n’ai jamais eu l’IDA-8 dans mon système, mais je peux confirmer qu’après plusieurs heures d’écoute continue, l’IDA-9 ne devient jamais plus que tièdement chaud au toucher.

Les entrées de l’IDA-9 incluent des ports USB, coaxial, optique, ainsi qu’une paire de RCA stéréo analogiques. Juste à gauche, on trouve également une paire de sorties RCA stéréo. L’appareil ne dispose pas de lecteur réseau intégré, mais il intègre un port d’extension permettant d’y brancher un module Bluetooth ou Wi-Fi, ce qui autorise la connexion à un appareil de streaming externe, comme le PL10 de NuPrime ou tout dongle Wi-Fi/Bluetooth compatible. Le DAC de l’IDA-9 prend en charge les formats haute résolution jusqu’à 384 kHz et DSD256.

Pour 1549 $US, vous en avez pour votre argent : technologie propriétaire avancée en classe D à base de GaN, composants de qualité signés Nichicon, WIMA, EPCOS et OS-CON, technologie ULCAM maison en classe A/classe D ultra-linéaire, compatibilité audio USB haute résolution, étage d’entrée à très faible bruit basé sur des transistors JFET, pieds d’isolation anti-vibrations, manuel d’utilisation au format papier, télécommande pratique, et contrôle de volume de précision offrant un réglage mémorisé pour chaque entrée, en 99 paliers de 0,5 dB.

Enfin, l’IDA-9 séduit aussi par son allure élégante et son raffinement. Son châssis en aluminium finement texturé offre une sensation luxueuse au toucher, notamment lorsque l’on appuie quelques secondes sur la molette Input/Standby, à gauche, pour activer ou désactiver le mode veille. En miroir, à droite de la façade soigneusement biseautée, se trouve une molette identique dédiée au volume. Tourner l’une ou l’autre de ces commandes produit un mouvement rotatif à la fois fluide et sensuellement satisfaisant — un véritable shlick-shlick à savourer.

Je recommande de laisser l’appareil en mode veille en tout temps, afin que ses circuits internes soient déjà stabilisés thermiquement au moment de l’écoute. Sinon, un interrupteur marche/arrêt se trouve à l’arrière. L’IDA-9 est disponible en finition noire ou argentée. J’ai reçu la version argentée, impeccable à tous égards.

Le streaming n’étant pas une fonction directe de l’IDA-9, je me suis limité à l’écoute de CD et de fichiers FLAC haute résolution depuis mon ordinateur portable.

Dès que j’ai intégré l’IDA-9 à mon système — entre mon transport Simaudio 260D et mes enceintes Dynaudio Contour 30.1 — j’ai lancé un CD : la bande sonore du film The Knack …and How to Get It, remastérisée en 2025. J’ai été pris de court par la transparence saisissante du rendu. Cette réédition sonne merveilleusement bien — transparente, dynamique, réaliste — et jongle avec plusieurs instruments acoustiques. L’IDA-9 a révélé une véritable mine d’informations musicales. Le revers de la médaille, c’est que j’ai d’abord noté un manque de présence dans les basses ainsi qu’une certaine sécheresse harmonique. Le rendu des couleurs et la densité de l’image sonore paraissaient un peu maigres. Heureusement, ces impressions se sont estompées après quelques jours d’utilisation ou simplement en laissant l’appareil en veille constante.

Une fois pleinement réchauffé, The Knack — dont je décrirais la musique comme jazzy dans une orchestration d’inspiration classique — offrait, à travers l’IDA-9, un rendu tonalement bien équilibré, avec un excellent timbre instrumental, une scène sonore finement superposée, des transitoires nettes et des envolées dynamiques tranchantes. Sur certains appareils, les passages les plus dynamiques de l’album peuvent frôler la dureté ou l’acidité, mais l’IDA-9 est resté parfaitement maître de lui : jamais agressif, jamais assourdi non plus. Mieux encore, l’appareil affichait une ouverture et une clarté saisissantes — rappelant presque le caractère proche et expressif d’un ampli à triode simple en champ proche. Le 9 délivrait une restitution dense mais limpide, pleine d’énergie, de couleurs sonores éclatantes, de longues résonances et de subtilités d’exécution : j’étais littéralement immergé dans le son.

En écoutant le disque 2 de la compilation double album de Neil Young, Decade, j’ai été surpris par la définition et l’humanité de sa voix, en particulier sur les titres 2 et 3 : « Soldier » et « A Man Needs a Maid ».

« Soldier » a été enregistré dans un espace réverbérant, et l’effet produit par l’IDA-9 a transformé ma pièce en véritable studio caverneux, avec un piano relégué à l’arrière-plan, délivrant de larges notes qui résonnaient avec poids et autorité. Les notes de guitare, de basse et de batterie sur « A Man Needs a Maid » étaient palpables, densément dessinées et solidement ancrées dans l’espace. Les deux morceaux sonnaient de manière naturelle, avec une texture moins numériquement affinée que dans mes souvenirs.

Changes One de Charles Mingus offrait la même chose : un vaste tableau vibrant, chargé d’harmoniques, avec une lisibilité jusque dans le grain même des notes. Contrebasse, batterie et piano avaient du corps, du poids, et un timbre authentique.

Je me suis ensuite rendu sur le site Web de NuPrime et, depuis la page produit de l’IDA-9, j’ai téléchargé le pilote audio USB sur mon ordinateur portable, afin de pouvoir utiliser l’IDA-9 pour diffuser du contenu haute résolution via mon lecteur musical foobar2000. 

Une fois cette étape terminée, j’ai décidé de lire des versions haute résolution d’albums que je possédais aussi en CD. Mon premier choix s’est porté sur l’album Déjà vu de CSNY, en 24/176. Dès les premières secondes de « Carry On », le premier morceau, le nombre « 176 » s’est affiché sur l’écran du menu de l’IDA-9. Ce qui a suivi sonnait merveilleusement bien : une restitution plus organique, plus raffinée sur le plan textural que celle des versions CD. Je percevais mieux les matériaux mêmes des instruments. La scène sonore semblait aussi s’être élargie de l’intérieur, remplissant davantage l’espace, tandis que l’image et les timbres gagnaient en précision.

J’ai constaté un gain similaire en précision d’image et en texture instrumentale avec l’album de Stevie Ray Vaughan Couldn’t Stand the Weather en 24/176, accompagné d’un impact accru — notamment du côté de la batterie — et d’une plénitude tonale globale plus marquée.

Dans un autre registre, pour ceux qui le souhaitent, il est possible de contourner le DAC intégré de l’IDA-9 en utilisant un convertisseur externe. Il suffit de connecter la source (ordinateur, lecteur réseau, transport CD, etc.) à l’entrée numérique (USB, coaxiale ou optique) de votre DAC externe, puis de relier les sorties analogiques de ce dernier aux entrées RCA stéréo analogiques de l’IDA-9.

En ce qui me concerne, je n’ai ressenti aucun besoin de tester l’IDA-9 avec un autre DAC. Non seulement cela aurait complexifié l’installation, mais le DAC intégré s’est révélé irréprochable, offrant une performance sonore remarquable. Pourquoi chercher à modifier quelque chose qui semble avoir été conçu pour fonctionner en parfaite synergie avec le reste de l’appareil ? L’IDA-9 sonne comme un tout : un ensemble cohérent, où chaque élément a été optimisé pour s’intégrer de façon harmonieuse. Le résultat final ? Un composant dont la musicalité débordante fait paraître bien des appareils concurrents froids et sans vie en comparaison.

En définitive, l’IDA-9 délivre une masse de musique qui vous submerge comme un trip acide, avec une présentation luxuriante, compacte, dynamique, foisonnante de détails, d’une pureté classe A et d’une intimité digne d’un ampli SET.

Certes, l’IDA-9 n’égale peut-être pas l’envergure instrumentale ni l’imagerie percutante de certains appareils très haut de gamme, mais je considère le NuPrime IDA-9 comme un appareil de référence — et pas seulement dans la catégorie des produits abordables. Malgré sa taille modeste, c’est un poids lourd musical… un véritable tueur de géants.

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